DRACULA

Un monument de la littérature fantastique, un maître de la Bande Dessinée… les éditions Glénat ont fait les choses en grand pour attirer le chaland bédéphile ! Je ne vais pas vous mentir, j’ai eu le sourcil circonflexe et la moue dubitative devant cette énième réalisation au sujet de la plus célèbre paire de canines du fin fond des Carpates… Et puis je l’ai ouvert, sceptique mais curieuse, et une paire d’heures plus tard, je l’ai refermé, conquise…

Georges Bess, secondé par Pia, son épouse, a choisi de s’attaquer au magistral roman de Bram Stoker ; les 200 pages de « son » Dracula sont la preuve irréfutable que c’était une excellente idée ! Avec Dracula, il signe pour moi une adaptation resplendissante du mythe du vampire modernisé par l’auteur anglais à la fin du XIXème siècle.

Il ne s’agit pas là d’une libre inspiration de l’œuvre originale comme on en croise à la pelle mais bien d’une mise en bande dessinée fidèle et détaillée du roman épistolaire ; j’y ai retrouvé tous les ingrédients qui m’ont fait adorée le roman il y a 25 ans : noirceur gothique de bon aloi, Angleterre victorienne jusque dans le dessin précis des costumes, beautés démoniaques à la candeur vénéneuse et personnages aussi ténébreux que séduisants… Tous les ingrédients donc, solidement dépoussiérés par le trait graphique et fluide de l’auteur, un chapitrage clair qui balise la lecture et puis le choix de planches en noir et blanc qui fonctionnent à merveille, simplicité sans austérité, clarté sans pauvreté. La mise en page s’accorde parfaitement avec ces choix ; chaque planche regorge d’informations, le jeu des contrastes parfaitement mené invite sans cesse, mais sans agressivité, l’œil à se promener et s’attarder sur une multitude de détails… du plaisir en bulles !

On y retrouve la trame originale clarifiée qui a fait du comte Dracula une figure presque romantique mais sans la part sexy que le cinéma a bien souvent ajouté pour être davantage vendeur ; l’ensemble des personnages est rendu dans sa complexité : le simple et déroutant clerc de notaire, Jonathan Harker, qui travaille sans le savoir à l’expansion britannique du comte,  la compagne de Jonathan, Wilhelmina Murray, forte et déterminée mais aussi Van Helsing, professeur émérite qui donnera les clefs pour clore définitivement la question de la présence du comte en terre anglaise. La galerie des personnages secondaires est tout autant travaillée pour le plus grand plaisir du lecteur !  

Petits bonus très plaisants en fin de lecture : l’adaptation de  l’invité de Dracula, nouvelle qui fut publiée après la mort de Bram Stoker, par sa femme, dans un recueil et qui, réunissant déjà tous les ingrédients du fantastique, est une ébauche du roman lui-même. Georges Bess nous offre également à la suite de ce premier bonus, quelques pages d’études et de crobards.

Allez hop, gousses d’ail en bandoulière, lisez-moi ça ! Ça vaut sacrément le cou 😊 (pardon hein, j’ai pas pu m’en empêcher !)

Chronique de Louna Angèle.

© Glénat, 2022.

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