Le Mémorial de la Shoah a conçu une exposition saisissante qu’elle a adaptée pour le Cercil-Musée Mémorial des enfants du Vel d’Hiv.
C’est un événement incontournable pour les férus d’Histoire et de Bande Dessinée mais également et surtout pour ceux qui sont attachés au devoir de mémoire.
Visible à Orléans jusqu’au 23 novembre 2023, elle a pour thème la Shoah et la Bande dessinée. Elle souligne les œuvres phares et leur impact La bête est morte chef-d’œuvre précurseur de Victor Dancette, Jacques Zimmerman et Edmond-François Calvo pour Gallimard, le choc Maus de l’immense Art Spiegelman chez Flammarion mais aussi Spirou L’espoir malgré tout, la formidable saga d’Emile Bravo publiée par Éditions Dupuis.
Elle compare les différences de traitement de l’Holocauste entre la France et l’étranger et nous remémore avec brio combien le médium BD est propice à la transmission.
C’est bien entendu l’opportunité d’aborder d’autres génocides, celui des Arméniens, celui des Tutsi au Rwanda ou encore l’inquiétant conspirationnisme qui ne cesse hélas de gagner du terrain.
L’affiche d’ Enki Bilal est irrésistible. Les créateurs de ce splendide exposé ont eu la pertinence de souligner le travail et les œuvres de contributeurs contemporains investis, expérimentés et reconnus. La présence des albums et romans graphiques de Will Eisner, Pascal Bresson, Jean-David Morvan, Richard Malka, Pascal Croci, ou encore Gaétan Nocq sont des évidences. On apprécie également que le titre Après la rafle de Joseph Weismann, Arnaud Delalande et Laurent Bidot édité par Les Arènes BD soit ainsi mis en perspective car c’est un témoignage important, glaçant à lire absolument.
Texte et images : Stéphane Berducat















