NERO T1: Obscurci est le soleil, ternes sont les étoiles.

J’ai une attirance indéniable pour les hommes à l’allure barbare, porteurs de cicatrices et de grosses épées… Je me suis heurtée à bien des héros, autant dans la bande dessinée que dans la littérature. Ils m’ont indubitablement fait rêver (j’aurais bien aimé dire bander). Avec Nero, des frères Mammucari, aux éditions Dupuis, j’ai été servie. Mes fantasmes les plus fous ont trouvé vie !

Ouvrir une BD est toujours un événement exaltant. Se retrouver face au visage de Nero et plonger les yeux dans les siens, un moment excitant. Ce regard profond nous promet que l’aventure va être palpitante. Vite, tourner les pages et découvrir le mot « sacrifice ». Je frémis, je bouillonne, je veux en savoir plus. Le sacrifié n’est autre que notre héros. J’ai envie de m’exclamer « mais non ! ». On ne va pas déjà m’enlever l’homme dont je me suis entichée. Que nenni, le bellâtre ici présent n’est autre que mon maraud quelques années plutôt. Son père, le mécréant, assoiffé de pouvoir, veut offrir sa progéniture au malin. Mais mon paladin a bien des ressources, il perce son géniteur et par la même occasion, condamne au passage toute la populace. Je suis déjà en adulation totale.

Syrie, an 551. Nous retrouvons notre (mon) maroufle sur un champ de bataille. Chevauchant une puissante monture, il brandit son arme et tue à tout va. Obéir aux ordres ? Il ne connaît pas. Quand on lui crie qu’il doit se replier, Nero ne pense qu’à se jeter dans la horde et massacrer plus que de raison. Son impulsivité va le faire plier. Les Francs l’on encerclé et sa vie une fois encore ne tient plus qu’à un fil. Le sournois a les Dieux de ses côtés, c’est bien sûr une façon de parler, il est sauvé in extrémis par un adversaire quelque peu perfide. Me voilà en contact avec deux mâles « fourbes et primaires », comme je les aime ! Son libérateur, n’est pas là par hasard, il recherchait le guerrier à la marque tatouée sur le front pour terminer un travail commencé il y a de cela fort longtemps. Je vous avais averti, cette histoire n’est pas pour les couards. Trahison, coup dans le dos et tromperie sont au programme de ce premier tome éblouissant, puissant, sanglant et totalement mortel.

Grande lectrice de thriller bien dark, j’aime aussi les romans d’aventure en lien avec l’histoire. Des épopées qui m’embarquent dans des pays lointains, au moyen âge, mais surtout portée par des gros bras aux allures de sales gosses qui s’en prennent plein la gueule et finissent à terre pour mieux rebondir. J’ai savouré La religion de Tim Willocks sorti en poche chez pocket en 2011.  J’ai suivi avec passion Matthias Tanhauser dans sa quête en pleine guerre sainte. Le bonhomme s’en est pris des gnons et en est sorti avec de multiples balafres. Craquant ! J’ai dévoré les 41 tomes de la série éponyme Berserk du regretté Kantaro Miura. Une gloutonnerie sans précédent, quarante volumes boulottés en trois semaines. J’en ai mangé matin, midi et soir et rêvé chaque nuit de Guts. Jouissif ! Les mecs qui n’ont pas froid aux mirettes, me font disjoncter. Dans le comics, le personnage qui m’a tout particulièrement fait vibrer se nomme Frank Castel « The Punisher ». Il sillonne la route de sa démarche féline, sort ses gros calibres et dégomme tous ces putains d’enfants de salaud. Ils l’ont franchement mérité. Faut pas chercher mon jules si on ne veut pas se faire défoncer la tronche. Non mais ! Tous ces Messieurs sont forts sympathiques, n’est-ce pas ? Mon tout dernier béguin, je l’ai trouvé en Benvenuto Gesufal. Gagner la guerre est un roman fantasy écrit par Jean-Philippe Jaworski maître de ce genre. Mon spadassin se prend d’emblée une ribambelle de coups et finit le visage éclaté et le corps lacéré. Malgré son enveloppe fracassée, moi, je le trouve irrésistiblement attirant.

Vous l’aurez compris, si vous êtes romantiques, adeptes de la guimauve et de doux câlinous « PASSEZ VOTRE CHEMIN ». Si vous ne portez pas une balafre au travers de la face. Si vous n’êtes pas affublé d’un gigantesque étui bien fourré et que vous n’avez pas l’air d’un mauvais garçon, soyez sympa allez voir ailleurs… Les frères Mammucari, j’attends le tome 2 avec enthousiasme et fébrilité, que Nero vienne encore me bousculer et qu’il m’emporte dans ses crasseuses errances. Amoureuse, je suis…  

Je dédie cette chronique à mon sale gosse et à mon démon !

Chronique de Nathalie Bétrix

© Dupuis, 2023.

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