Des LILAS à BELLEVILLE

 Des Lilas à Belleville c’est un livre illustré édité par Dargaud qui associe deux pointures dans leur domaine respectif, Eddy Mitchell et Ralph Meyer. C’est une collaboration dont le résultat parlera forcément à ceux qui connaissent Belleville mais aussi aux fans des deux artistes.

L’acteur des « Vieux fourneaux » qui a toujours aimé la bande dessinée et qui est un lecteur assidu d’Undertaker avait chargé le dessinateur de réaliser les pochettes somptueuses de La même tribu, deux albums de duos, des reprises de certaines de ses chansons les plus marquantes. C’est donc assez naturellement que le chanteur du premier groupe de rock français a confié quelques années plus tard au bédéiste dont il admire le travail les illustrations d’un chapitre de  P’tit Claude, son roman écrit en 1994 et publié initialement par les éditions de l’Arbre à cames puis par Pocket.

Cet ouvrage autobiographique est un tendre hommage au quartier de la ville de Paris qui le vit grandir, Eddy Mitchell y raconte sa jeunesse tout en décrivant ses habitudes et les lieux qu’il fréquentait.

 À travers ses mots, Mr Eddy se dévoile et partage quelques moments forts de son adolescence, ses relations au sein de sa famille, sa passion pour le cinéma et des frasques qui auraient pu mal finir.

Le texte est riche en anecdotes et la nostalgie omniprésente. Claude Moine, le petit Parisien se remémore et nous présente un temps où l’Amérique était à la fête et nous faisait rêver.

La narration chargée d’images et de figures de style d’antan est devenue la matière première exaltante de Ralph Meyer. Pour donner du relief à cette intrigue en forme de polar qui a pour cadre les « fortifs », un terrain vague où se succédaient une population itinérante et sur lequel ils évoluèrent tous deux en des temps différents, il a puisé dans une large documentation photographique et modifié un peu son style pour coller à l’imagerie des années 50.  Il s’est inspiré de Norman Rockwell et comme lui, il excelle pour établir une parfaite correspondance entre les propos et les visuels produits. Il a réalisé pour ce projet une vingtaine de planches représentant des passages importants tout en glissant de savoureux détails. Sa mise en couleur à l’aquarelle est à la fois efficace, agréable et vintage.

C’est au final une chronique sociale que nous proposent les deux créateurs, un voyage dans le temps malicieux et adroit, un témoignage intéressant sur l’enfance libre et insouciante d’un minot de 14 ans audacieux qui évoluait dans une époque dorée.

Chronique de Stéphane Berducat.

©Dargaud, 2022.

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