L’île au trésor

Après avoir fait découvrir à un large public des textes maritimes importants avec sa sublime trilogie, Riff Reb’s relève un défi de taille avec l’illustration d’un monument de la littérature d’aventure, L’île au trésor de Robert Louis Stevenson pour l’éditeur Daniel Maghen.

L’arrivée d’une traduction modernisée il y a 2 ans de ce texte exceptionnel avec des dialogues corsés et savoureux a été l’occasion pour le bédéiste de se replonger dans ce livre qu’il a compulsé pour la première fois il y a une trentaine d’années avant de le relire à ses enfants en y mettant le ton cette fois.

Tant de mains d’or s’étaient attaquées au roman dans tous les domaines (illustrations, bd, télévision, cinéma) qu’il fallait être persuadé de pouvoir apporter au récit quelque chose de plus.

L’artiste a enrichi le roman avec des dessins réalisés uniquement pour ce projet. L’objectif était de ne laisser aucune double page sans image et il s’est même offert le luxe d’offrir quelques délicieux bonus en fin d’opus.

Ce travail titanesque a pris au bédéiste une année pendant laquelle il réalisa 80 culs de lampes, 37 illustrations colorisées dont 7 doubles-pages.

Ce sont tous des dessins exécutés en traditionnel, en noir et blanc sur lequel l’auteur a rajouté quand c’était pertinent des couleurs numériques et des effets de grain, de matière, des dégradés pour coller davantage à la thématique.

Qui d’autre que cette authentique pirate aussi cultivé que sympathique pouvait nous fournir une version aussi classieuse, généreuse et élégante que celle-ci ?

De son côté, l’éditeur a comme d’habitude mis le paquet, réalisant une maquette éblouissante, un écrin terrible avec au premier plan, un Long John Silver patient et impérial.

L’objet est composé d’une couverture cartonnée qui donne un côté brut et relevé, d’un dos toilé, d’un embossage délicat pour l’illustration et le titre.

Avec cette proposition époustouflante, on a envie encore une fois de s’immerger dans cette œuvre de référence, dans ce texte fondateur de la littérature d’horreur que l’on peut dévorer avec passion dès son plus jeune âge.

En attendant l’exposition qui devrait se tenir prochainement, qu’il est bon de redécouvrir l’écriture extrêmement visuelle de l’écrivain écossais avec un regard neuf tout en contemplant les superbes ornements conçus par un redoutable forban, un flibustier bien entouré qui est parvenu comme à chaque fois à nous en mettre plein les yeux avec cet authentique trésor.

Chronique de Stéphane Berducat.

©Daniel Maghen, 2022.

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