En cette période d’Halloween, vous n’avez pas peur de vous frotter au mythe de Pandore, mère des dragons ? De voir la violence se déchaîner lorsque sont réveillés les gardiens égyptiens ? Oserez-vous plonger sans plus tarder dans la lecture d’Ouroboros, une bande dessinée parue aux éditions Soleil ? Le scénario du tome 1, écrit par Ceyles et Olivier, d’après une idée originale d’Olivier, s’intitule l’amulette de Saladin. Promesse de décors exotiques et de ruines antiques… Mais pas seulement. Ceyles, qui nous embarque dans son univers fantastique, s’est chargé de donner vie aux dessins, très rythmés, et Lou a réalisé une subtile mise en couleur.
Depuis le mythe originel de la naissance des 3 fils de Pandore, les dragons peuplent le monde. La guerre avec les hommes les entraînèrent à se cacher et user de magie pour prendre forme humaine. Seuls quelques mâles issus des unions inter-espèces survivent à la mue. Et pourtant, une fille a survécu. Devenue mère, elle a enfanté de Xiao. Comment l’enfant peut-il faire face aux crises liées à une transformation précoce ? Azram, voleur de reliques, décide d’aller voler l’amulette de Saladin dans un centre de recherche dédié à l’étude de fétiches qui avaient appartenu à des dragons. Pourra-t-il soulager le garçon, alors que celui-ci est plongé dans un sommeil enfiévré ? Saura-t’il faire face à la réplique de ses opposants, lourdement armés et bénéficiant de leur utilisation de la magie draconienne ? L’alternance de séquences, toujours dans l’action, tient le public en haleine. Et Azram, tel un James Bond aux allures d’Aladin, se joue de ses ennemis, qu’ils soient des humains ou un monstrueux dragon. Sa connaissance du tombeau antique où il s’est réfugié sera un précieux atout.
L’exécution graphique, réussie, sert la vitesse de la narration et sa fluidité. Les jeux de couleurs complémentaires apportent à chaque page harmonie et mise en lumière. La nuit est propice à une course poursuite, les ruines se parent d’ombres et de brumes angoissantes, et Xiao se débat dans des méandres volcaniques en éruption. Le découpage, habile, est très dynamique, avec des cases de tailles variées, se chevauchant par moment, et nous donnant accès aux détails comme aux vues d’ensemble. Le garçon est attendrissant avec ses fragilités, ses joues rondes et ses grosses lunettes, le dragon arbore une posture maléfique et fière, et les squelettes momifiés sont tout simplement effrayants !
L’enfant survivra-t-il au mal qui le ronge ? Réussira-t-il à mettre fin au règne des dragons ? Azram déjouera-t-il la nouvelle menace qui pèse sur lui ? Qui sera l’assassin aux yeux d’ambre ? La suite au prochain épisode !
Mélanie FRIEDEL-HUGUET

© Éditions Soleil, 2022.