GENESIS T1

Quelle serait votre réaction si, au détour d’une randonnée, vous vous retrouviez plongé en pleine préhistoire ? Quels seraient vos moyens de subsister ? Comment faire face à un troupeau de mammouths ? Serait-ce une bonne idée d’entrer en contact avec nos ancêtres hominidés ? Ce sont autant de questions que devront se poser de jeunes étudiants. Cher homo-sapiens, je vous propose de tourner les pages de Genesis publié chez Vega Dupuis.

Pendant une randonnée en Australie, Taiga et ses amis, élèves en anthropologie, tombent sur une grotte immense qu’ils décident d’explorer. Mais, alors qu’ils font une découverte extraordinaire, un tremblement de terre frôle de les ensevelir et les oblige à sortir. Une fois dehors, ils se retrouvent dans un monde primitif sans aucune trace de civilisation. Ils vont devoir apprendre à survivre, dans cet environnement où ils ne sont pas les bienvenus.

Ce premier tome va donc couvrir toutes les étapes d’adaptation de ce groupe confronté à de nombreux dangers, les prédateurs ou encore la faim. C’est aussi le volet qui nous permet de rencontrer Taiga. Ce garçon est assez placide et semble n’être affecté par rien ; les émotions sont totalement atténuées chez lui. Mais une fois immergé dans ce monde où tout est à faire, il semble s’éveiller et briller davantage. Il va prendre une place toujours plus importante dans la défense du groupe.

Ce manga est l’œuvre de Kouji Mori et on y retrouve certains des thèmes qu’il a pu déjà aborder dans ses récits précédents, que ce soit Suicide Islande (publié chez Kaze) ou Destroy and Revolution (pas encore traduit en France). En effet, l’auteur semble fortement attiré par des héros ayant du mal à trouver leur place dans la société et qui vont en sortir, soit par choix, soit contraints pour enfin se révéler. Tout comme Suicide Islande, on retrouve l’évolution nécessaire des protagonistes pour rester en vie dans un milieu hostile.

Côté graphisme, Mori a une touche bien à lui, surtout concernant les visages. Son habitude du double trait au niveau des yeux donne un effet entre la représentation déformée habituelle du manga et le tracé réaliste. Il joue aussi beaucoup sur le regard n’hésitant pas à changer à volonté la taille de l’iris et de la pupille pour amplifier les émotions que vivent les personnages. Il tombe rarement dans la facilité du fond uni derrière ses acteurs. Le décor sauvage est donc toujours présent nous rappelant la précarité de la situation.

Genesis est un bon manga de survie qui ne se contentera pas de vous divertir mais vous proposera aussi des pistes de réflexion intéressantes sur l’Homme.

Bonne lecture.

Chronique de Benoit Laurent

© Vega Dupuis, 2022.

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