Parfois, quand tu vis dans un bled paumé à la campagne où aucune voiture ne s’arrête, dans un village ou tout le monde se fréquente, TE connaît, tu fais toutes les bêtises inimaginables pour t’amuser quand tu es gosse. Mais lui, l’enfant, « ses conneries » sont monstrueuses car il déteste tout le monde, il est menteur, fourbe, sans compassion, faussement naïf et son seul code est de tuer tous les gens qui l’entourent pour mettre fin à cette vie brisée avant même qu’elle soit construite.
« Je suis un enfant qui tue les gens ». Les tuer tous !!!! Occire toutes ces ordures pour enfin partir très loin de la ville !! Car, dans son village, les grandes personnes sont toutes aussi répugnantes et effrayantes les unes que les autres.
Avec les consanguins et tarés congénitaux, on passe en revue la misère sociale, la folie, l’avarice, l’inceste, la luxure et l’infidélité. Les adultes sont tous immoraux et prêts à cacher les cadavres pour toucher les pensions de ces derniers.
L’histoire est surprenante entre les propos, la noirceur du scénario et la cruauté des faits. Malgré cela, on a tout de même envie de sourire car la narration enfantine (fautes d’orthographe incluses) et innocente apporte un effet décalé plaisant.
Même si l’histoire en dérangera certains, l’auteur Gaet’s a été inspiré par le roman de Jean-Luc Luciani. Il a façonné des personnages dégueulasses, détestables et tout à fait immondes. Il n’y en a « pas un pour rattraper l’autre » comme on dit.
Depuis quelques années, le scénariste nous gratifie de l’excellente série RIP toute aussi dégoulinante de sordide et d’horreur.
Le coup de crayon de Jonathan Munoz est très efficace, ses acteurs ont des tronches qui font peur, des expressions fortes. Il a su créer un univers au rendu oppressant mis en relief par une couleur ocre et des nuances de gris et de bleu, ça suinte, ça dégouline, ça coule et ça pue !
Et perso, j’adore ça cette ambiance glauque à souhait. Une question se pose cependant : « Jusqu’où faut-il aller pour se libérer de ses chaînes et retrouver son humanité ? » Moi, je n’en sais rien. En attendant, si le sujet vous intéresse, vous pouvez toujours lire un léger bruit dans le moteur aux éditions Petit à Petit, vous ne le regretterez pas !
Chronique de Jo.