Ensemble c’est un délicieux recueil édité par Les Arènes, un petit livre classieux qui rassemble les textes de Marianne Laidlaw et les illustrations délicates de Luke Adam Hawker.
C’est un récit sensible qui brille par sa simplicité, sa pertinence et son style métaphorique. Il traduit à merveille un monde qui s’arrête, la fragilité tout en soulignant ce qu’il y a de meilleur en l’humain, les belles surprises mais aussi le retour aux petits bonheurs. Il prône du même coup un regain d’attention vis à vis des toutes petites choses de notre quotidien.
C’est une invitation à la rencontre. L’autrice nous exhorte à tirer profit de cette mauvaise passe dans laquelle l’humanité est entrée pour changer nos modes de vie et revoir nos priorités.
C’est un texte résolument optimiste plein de bon sens et d’espoir, mis en valeur par un traitement graphique sensible et raffiné.
Avec son œil affûté, l’artiste saisit des moments de vie, reproduit des postures, des décors avec une finesse extraordinaire.
Il met en scène une mégalopole touchée de plein fouet par la pandémie et le confinement, une ville pluvieuse, densément peuplée avec des immeubles et des gratte-ciels. On reconnaît assez vite Londres, la cité où il réside et qu’il adore. Il est amusant d’y observer les êtres humains s’animer. Un homme et son chien évoluent, on les accompagne au fil des pages dans leurs pérégrinations.
On perçoit le plaisir que ressent l’illustrateur, également architecte, à croquer les structures, les bâtiments, les lignes et les perspectives. Ses dessins au crayon fin ou à la plume et à l’encre de Chine témoignent d’une technique sûre, étonnante. Le résultat est vertigineux.
Ensemble est un joyau, un album séduisant, la preuve incarnée que même dans des périodes troublées il est possible de réaliser de grandes choses, de prendre de la hauteur pourvu que l’on ait du talent et de bonnes idées.
Chronique de Stéphane Berducat