Dans la tête de Sherlock Holmes

Dans la tête de Sherlock Holmes, ma meilleure lecture des 10 dernières années, minimum!

Le titre est fort mais c’est la vérité! Car de toutes les lectures que j’ai effectuées durant cette période temporelle, aucune ne m’a donné autant de plaisir que celle du diptyque Dans la tête de Sherlock Holmes.

Quand le médium de la bande dessinée atteint un tel niveau dans son art, comment peut-il en être autrement?

Car oui, ces deux tomes représentent pour moi la définition même du neuvième art. Bon, je dois quand même spécifier que ça parle de Sherlock Holmes, alors pour moi c’est déjà une grande qualité car je suis un amoureux fini de l’œuvre de Arthur Conan Doyle. J’ai plongé si souvent dans ses enquêtes. Je me suis perdu tant de fois dans ses raisonnements incroyables. J’ai tant détesté ses ennemis. Alors il est certain qu’un diptyque sur le plus grand des détectives faisait de moi le public cible parfait! Mais au-delà de ce manque d’objectivité, c’est leur conception, leur art, leur scénario, leurs dessins qui sont venus me chercher.

Bon, pour commencer, les deux tomes doivent se lire ensemble pour ressentir toute leur puissance. En fait, pour moi, Dans la tête de Sherlock Holmes c’est une seule bande dessinée. Nous sommes donc devant un Sherlock Holmes qui s’ennuie, qui se cherche et qui sera confronté à une nouvelle enquête qui mettra ses immenses talents à rudes épreuves. Il est bien entendu accompagné par le fidèle Docteur Watson. Classique me direz-vous? Certes. Mais ce classicisme est en fait de la poudre aux yeux! Car, pas de cachette ici, Sherlock Holmes a été, à maintes reprises, adapté en BD. Avec plus ou moins de succès. L’auteur, va utiliser ce côté classique par respect pour l’œuvre d’origine. Il va nous donner un Sherlock Holmes identique à ce que l’on connaît, avec ses forces et ses faiblesses, ses qualités et ses défauts, ses traits d’esprit qu’on lui connaît. Il le fait aussi pour Docteur Watson. Bref, il met en place un cadre qui respecte en tous points celui de Arthur Conan Doyle. Mais il le fait naturellement, sans que cela paraisse une obligation. Et après avoir bien expliqué tout cela, en quelques planches pas plus, l’auteur commence à s’éclater et la bande dessinée prend son envol avec une plongée à l’intérieur de la tête de Sherlock Holmes! Car c’est ça qui fait que cette bande dessinée sort du lot des adaptations, par cet aspect original de nous montrer les investigations menées par le détective mais de l’intérieur de son si célèbre palais mental. Et il est beau ce palais imaginé par le bédéiste. Par ce procédé, nous voyons toute la méthode de déduction de Holmes. C’est avec une incroyable justesse, une cohérence monstre, une mise en scène parfaite que l’auteur nous amuse, nous promène, nous trompe, nous éblouit avec son histoire. Maintenant, il ne suffisait pas de nous raconter cette enquête, on devait aussi la voir! Nous faire rentrer visuellement dans ce palais mental. Nous montrer ces éléments d’enquêtes si précieusement gardés, analysés, classés, dans les tiroirs de la bibliothèque de Holmes. Tout ça sans oublier de nous faire vivre la palpitante enquête qui se déroule dans la ville de Londres. Elle est à la fois rapide, haletante et mouvementée. Et ça, le dessinateur le fait avec une minutie incroyable. Il le fait avec un découpage et des cadrages hors du commun avec des décors à couper le souffle. Avec un dynamisme incroyable qui met le lecteur et la lectrice devant tant d’éléments que leurs cerveaux fument! Avec un trait frôlant la caricature, il s’amuse avec les personnages. Bref, il réussit parfaitement à faire dérouler l’histoire devant nos yeux. Tout ça complété par des couleurs qui viennent magnifier son dessin et qui créent une ambiance parfaite.

Dans la tête de Sherlock Holmes était un pari risqué. S’attaquer à un monstre sacré comme Sherlock Holmes l’ est toujours. Car, les gardiens du temple sont nombreux. Mais, réussir à sortir quelque chose de nouveau avec ce personnage est encore plus difficile. Cyril Lieron au scénario et Benoit Dahan au scénario, dessins et couleurs, ont relevé le défi. Ils ont non seulement respecté l’œuvre de Arthur Conan Doyle à la perfection mais ils ont su le renouveler avec originalité. Et ça avec passion, amour et humour. Car, ce qui ressort le plus quand nous terminons cette lecture, c’est l’amour et la passion que ce duo a mis dans ces deux bandes dessinées. Chaque planche le démontre. Chaque case explose. Je ne peux passer sous silence le magnifique travail d’édition qu’ Ankama a fait avec ce diptyque. Les deux tomes sont incroyablement beaux. Les couvertures à l’emporte-pièce qui ouvrent une fenêtre dans la tête de Holmes sont magnifiques. Les détails dans les pages de garde sont fabuleux. Et, bien entendu, je termine avec ce fil rouge, personnage lui aussi, qui nous guide tout au long de notre lecture pour nous aider à comprendre comment Holmes arrive à être si brillant.

Les deux auteurs signent une très grande interprétation qui confirme la grande puissance de la bande dessinée, cet art qui peut nous amener partout, même dans la tête de Sherlock Holmes!

Chronique de Marc Gagnon

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