Que ce soit par un jour ensoleillé ou par temps de pluie, que vous soyez adulte, adolescent ou même un enfant, si vos pas, votre voiture ou le vélo vous conduisent à Lausanne dans le charmant quartier d’Ouchy qui borde le Lac Léman, ne manquez pas de faire un saut au Musée Olympique ! Depuis le 18 mars et jusqu’au 21 novembre, vous pourrez admirer la très sympathique exposition, en marge des JO de Tokyo 2020, intitulée « Sport X Manga » .
Pour y accéder, il faut être en parfaite condition physique car aller à la rencontre de nos héros préférés se mérite. Je n’ai pas compté les marches mais je fus heureuse d’arriver devant le seuil de cette emblématique bâtisse. Une fois la porte franchie, nous voilà dans l’antre du sport. Une passerelle en forme de cercle, nous mène jusqu’à l’entrée. Il est alors possible d’admirer la magnifique et dynamique affiche réalisée par l’incontournable Naoki Urasawa. Auteur de talent, connu notamment pour les séries : Yawara (judo 1986-1993, en 29 volumes chez Kana) et Happy (tennis 1993-1999, 23 tomes aux éditions Panini). Ensuite, nous sommes accueillis par une multitude de figures épiques : Tsubasa (Captain Tsubasa – Olive et Tom), Hanamichi Sakuragi (Slam Dunk) ou encore Joe Yabuki (Ashita no Joe) pour ne nommer que les plus fameux ! Happée par le son ambiant, telle une athlète, je rentre dans le stade. La visite peut démarrer !
La salle se compose de petits pôles qui nous accrochent par leurs textes précis et la vitalité de leur présentation. Le circuit commence avec des panneaux qui expliquent l’origine du manga moderne à partir de la seconde moitié des années 1940. Ils mettent en relief la contribution éminente du maître « Osamu Tezuka ». Si à ma connaissance, il n’a pas fait de mangas sportifs, il est clair que ce mangaka d’exception est l’instigateur de l’engouement nippon pour ces histoires racontées sur papier.
Je ne suis pas une spécialiste du genre, mais rapidement je me suis laissée captiver par le contenu historique et symbolique des compositions. On apprend qu’au lendemain de la seconde guerre mondiale, les autorités américaines ont interdit les arts martiaux au Japon. Ce bannissement ne sera levé que sept ans après, en 1952. Les mangas sportifs, ont influencé plus d’un athlète en devenir et les a énormément inspirés. Grâce à un déploiement chronologique, on remonte le temps. Les valeurs véhiculées se sont progressivement diluées laissant la place à plus de légèreté. Si certains héros s’adonnaient auparavant à cette discipline pour s’en sortir et remonter la pente, de nos jours, ils ou elles le font pour se retrouver entre amis, pour draguer ou simplement parce que dans le pays du soleil levant, faire du sport lors de son cursus scolaire fait partie des mœurs.
Tout ceci est agrémenté d’espaces ludiques, qui divertissent les grands comme les petits. Nous les avons testés avec ma fille et nous nous sommes bien amusées. Vous pouvez vous faire photographier sur une couchette (ne pas être claustrophobe) qui vous montre à quoi peut ressembler la chambre de l’un de ces fameux hôtels capsule. Il y a un coin lecture avec des mangas en japonais et il est possible de prendre des clichés avec Miratowa et Someity, les deux mascottes des JO de Tokyo 2020.
Pour bien finir la visite, je vous recommande de vous plonger dans la projection murale des sorties mangas à thème sportif, de l’après-guerre à nos jours. Ils sont classés par année de parution et discipline. Il y a dans un premier temps le baseball, la boxe et le football, puis le basket, le football américain, le tennis, le ping-pong, la danse, l’escrime et enfin l’athlétisme.
Vous l’avez compris, ce voyage au cœur du Japon est immanquable. Si vous avez envie d’approfondir vos connaissances sur ce sujet passionnant, je vous conseille d’entamer la lecture du livre d’Antony « Rufio » Teixeira, sorti au mois de juin aux éditions Third, Manga & sport, une passion Japonaise.
Belle découverte !
Chronique de Nathalie Bétrix.



