Oh p….. les gars, la guerre est déclarée ! Cette semaine je nous ai déniché un p’tit comic et j’aime autant vous dire que la gente masculine en prend pour son grade. Son titre est Big Girls. Le responsable qui donne la part belle au sexe fort se nomme Jason Howard, il est épaulé par le nouvel éditeur 404 Comics et croyez-moi, ça me consterne.
Aucune date n’est signalée mais une grave épidémie s’est abattue sur nos têtes mes frères. Les hommes se changent en cousins de Godzilla. Dès leur plus jeune âge, ils grandissent et pour ne rien arranger ils deviennent c… et moches. Ces monstres ravagent des quartiers entiers et bectent les humains qui leur tombent sous la main. C’est incroyable !
Et qui peut stopper ces grandes bestioles, je vous le donne en mille, c’est un trio de nénettes. Elles mesurent quatre-vingt-dix mètres de haut. Notre héroïne du jour s’appelle Ember, elle traîne avec ses deux potes Apex et Devon. Elles sont comparables aux drôles de dames mais spécialisées dans le nettoyage de masse en zone urbaine et James Tannik est l’équivalent de leur Charlie en version plus musclée. Les mâles de la terre entière sont constamment fliqués comme du bétail, ils restent un danger permanent pour la population. Les vilaines bébêtes masculines et carnivores après mutation portent le doux sobriquet de « Jack ». Elles fracassent tout sur leur passage mais bizarrement elles sont commandées par Joanna Gulliver, une femme. Ember engage le combat en pleine rue avec un immense spécimen tout aussi débile que les autres. La foire à la mandale est ouverte, la Réserve (nouvelle appellation pour la cité) devient un ring de boxe géant où les adversaires s’envoient dans les cordes ou plus exactement sur les gratte-ciels. Voilà que l’autre mocheté se met à parler à la miss ! Le sixième sens radar d’Ember se met à carillonner, il se déroule des choses pas très nettes dans les parages. Quant à moi, je ne vous en raconte pas plus et vous laisse la lourde tâche pour ne pas dire ingrate de vous plonger dans cet ouvrage afin de connaître la suite hihihi. Je sais, je suis trop méchant mais que voulez-vous ?
Jason Howard prend en charge la totalité de l’album, partant du scénario jusqu’à la mise en couleur. il a principalement collaboré avec Robert Kirkman et Warren Ellis, deux auteurs à succès mais surtout de redoutables maîtres feuilletonistes qui manient le cliffhanger comme personne. Cet artiste a été à bonne école et il crée un titre aux influences marquées mais digérées. Il invite le lecteur à naviguer entre les films de Kaijus, les séries américaines d’action saupoudrées de secret gouvernemental. Son script est fortement dominé par Guillermo Del Toro, les productions si chères à la Toho et le film à gros budget donc autant vous dire que ça bouge non-stop. L’histoire n’est pas exempte de quelques petits défauts, parfois les ficelles scénaristiques sont un peu grosses et certaines intrigues sont rapidement expédiées mais globalement le synopsis reste assez accrocheur pour nous maintenir en haleine. C’est captivant et ça ne manque pas de mordant.
Pour la partie graphique, Jason Howard s’éloigne du style caricatural qu’il avait développé sur The Astouding Wolf-Man et Super Dinosaur. L’illustrateur garde l’approche expérimentale comme sur Trees sans le côté minimaliste mais il ajoute à Big Girls un trait et un découpage spectaculaires pour produire un visuel digne d’une imagerie démesurée et savoureuse au format Imax. Le coup d’crayon punchy est relevé d’un encrage poussiéreux, associé à une pigmentation qui respire les nuances « bétonnées ». Ça fleure limite la peinture de façade, le parpaing et l’enrobé.
Au final, les bonhommes ont perdu leur suprématie et passent pour les guignols de service. Le Girl-power est à son zénith, ces dames ont le bon rôle une fois de plus. Ouais allez j’avoue, quelque-part c’est tellement vrai aussi. Houlà une pustule commence à germer sur mon avant-bras, « Steuplé…peux m’aider ? »
Chronique de Vincent Lapalus.