Selina Kyle : Catwoman T2 Loin de Gotham

Je conseillerai aux abonnés de se méfier des minettes, ces vilaines chapardeuses ont l’art et la manière de savoir faire tourner les têtes. En temps normal, Selina Kyle en est l’incarnation la plus distinguée. Mais sous la plume de Joëlle Jones, il en est tout autrement. La mistinguette va à la rencontre de sérieux problèmes surtout quand la belle se met en tête de détrousser les gros richards de sa nouvelle ville d’adoption.  Catwoman  T2 : Loin de Gotham nous en dévoile davantage sous la supervision des éditions Urban Comics.

Selina a fui Gotham et par la même occasion un mariage doré avec le plus célèbre playboy de la cité, Bruce Wayne (Batman). Elle trouve un nouveau terrain de chasse dans la ville qui l’a vu naître, Villa Hermosa. Miss Kyle adore toujours autant le bling-bling, elle trompe la monotonie avec des vols et menus larcins auprès d’enseignes prestigieuses ainsi que dans la catégorie sociale aisée. Les ennuis vont très vite la rattraper. Sa présence n’étant pas souhaitée dans la métropole, Catwoman va se heurter au clan Creel. Edmond le gouverneur décide de s’occuper de son cas ou plus précisément Raina Creel. Elle est la femme de cette personnalité politique, mais en réalité elle est le loup dans la bergerie. Cette épouse très propre sur elle est le serpent qui contrôle les différents trafics de la ville en sous-main. Le combat s’engage entre la vieille rombière embourgeoisée momifiée  et la féline maligne. Autant vous dire que le crêpage de chignon ne sera pas sans conséquences pour les deux tigresses. Selina sera sur le grill et Raina perdra son fils cadet avant de disparaître.

Pour ce second opus et après de nombreuses péripéties, Selina inverse la tendance. Il en est terminé des complots et autres traques pour que Catwoman serve de bouc-émissaire à la population locale. Elle devra faire preuve de beaucoup de malice afin de rebondir. La « gouvernatrice » dominatrice revient et cherche toujours autant à se débarrasser de la charmante larcineuse. L’indomptable minou s’évanouit dans la nature, elle doit mettre sa sœur Maggie en sécurité. Elle fera un retour dans les bas-fonds pour passer sous les radars du système en compagnie des laissés-pour-compte. Le challenge s’avère impossible pour cette virtuose de l’escroquerie car le Pingouin pointe le bout de son bec et l’invite à rempiler. Cobblepot lui demande de dérober un objet qui est tout autant convoité par la vilaine Raina Creel : Un artefact vaudou appelé le reliquaire qui possède la capacité de ramener les morts à un état transitoire de pseudo-vie. Il est orné d’une magnifique pierre d’une valeur inestimable. Il est compliqué de se mettre au vert quand on est la meilleure dans sa catégorie. Les règlements de compte s’engagent pour une mésaventure qui décoiffe.

Que dire de ces épisodes sérialisés et croqués par la magnifique mais non moins talentueuse Joëlle Jones ? J’ai eu la joie de faire sa connaissance sur son creator-owned vintage et un brin « cracra » Lady Killer. L’artiste était toute indiquée pour la reprise de cette icône du comic-book. Son relaunch se trouve dans la droite lignée de la collection Ed Brubaker présente Catwoman, du Grand Braquage de feu Darwyn Cooke ou du Catwoman à Rome de Jeph Loeb et Tim Sale. L’autrice se réapproprie et réécrit l’univers de l’héroïne de bien belle manière, elle cerne très bien le personnage. La série possède des relents de polar noir bien urbain, le script est tout simplement alléchant. L’action prend une part importante dans l’intrigue mais elle est agrémentée d’un protagoniste charismatique à la fois sensuel mais fragile. Un run lunaire qui est à l’image de l’animal totem du personnage.

Les éditions Urban Comics chamboulent quelque peu la pagination, l’ordre des numéros est remanié pour l’édition française afin d’entretenir le cliffhanger et apporter une conclusion avec le tome 3.

Concernant la partie graphique, le dessin, l’encrage et les couleurs sont répartis entre Elena Casagrande, Fernando Blanco, Hugo Petrus, Joëlle Jones, Scott Godlewski et Tom Timms. Ils se prêtent les crayons, plumes et autres pinceaux en ce qui concerne les crayonnés, le découpage et l’encre de chine. John Kalisz, Laura Allred, Jordie Bellaire, John Timms (encore lui) s’occupent des nuances. Ces dessinateurs/trices et coloristes ne sont peut-être pas des superstars chez DC Comics, mais ils ont le mérite et le talent de remplir le cahier des charges d’un mensuel de ce calibre. Leurs styles respectifs sont homogènes et harmonieux. L’illustration et la colorimétrie sont dans l’esprit de n’importe quel titre « gothamite » en terme qualitatif. Le travail artistique joue la carte de la sobriété tout en étant très cinématographique et débordant d’intensité dans sa mise en page ce qui provoque une lecture sémillante introduite par les superbes couvertures de Stanley « Artgem » Lau.

En attendant, je ronronne et trépigne d’impatience de lire la suite qui sera traduite très prochainement. J’aiguiserai mes griffes sur d’autres bandes dessinées pour ronger mon frein et je vais de ce pas me rouler dans l’herbe-aux-chats en pensant très fort à la ravissante Joëlle Jones.  

Chronique de Vincent Lapalus.

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