ASTRID BROMURE T6: Comment fricasser le lapin charmeur

C’est avec un immense plaisir que je retrouve cette petite chipie pour une sixième aventure. Astrid Bromure de Fabrice Parme, éditée chez Rue de Sèvres, est encore au cœur d’une tribulation ébouriffante. « Comment fricasser le lapin charmeur », est la dernière mission de notre héroïne impétueuse… Mais comment fait-elle pour nous entraîner à chaque fois dans des péripéties aussi abracadabrantesques ? J’imagine que cela vient de son caractère dynamique et curieux. Prenez votre souffle, enfilez vos baskets, il va nous falloir de l’endurance pour suivre la fillette dans cet épisode rocambolesque !

Tout commence par un beau matin plutôt calme. Astrid est allée, accompagnée de sa maman, choisir de nouveaux chapeaux pour une soirée de gala. La petite vipère a bien de la peine à montrer de l’enthousiasme. Il y a tant de choses plus attrayantes dans la vie. Son papa est en train de lire le journal dans son manoir. Soudain, il découvre un article qui annonce une vente aux enchères. Ils y proposent le dernier œuf impérial qui manque à sa collection. Mais comment va-t-il faire ? Il ne lui reste que cinq minutes et les surenchères par téléphone ne sont pas acceptées. Il ne lui en faut pas plus pour sauter dans ses habits et décamper tel un damné prendre un taxi !

Ce qu’il ne sait pas, c’est que sa chère et tendre est déjà en route pour se le procurer. Juste avant de rentrer dans la salle des ventes, Astrid est attirée par un magasin animalier. Au milieu de la vitrine trône, dans une cage, un petit lapin. Sa maman n’a pas le temps, elle embarque sa progéniture et file essayer d’acquérir l’œuf pour son mari. Elle n’ira pas au-delà d’un million. Voilà que Dame Kératine veut la coiffer au poteau. C’était sans compter sur sa « charmante » fille, qui lui avance un dollar et lui permet d’obtenir le fameux cadeau. Après avoir récupéré leur bien, elles quittent l’auditoire. Au bas des marches, les deux ladys rencontrent Igor Molezkine. Il se montre très intéressé par l’achat de madame et se présente comme un fin connaisseur. Pendant que sa mère palabre avec l’énergumène et le commissaire-priseur, l’intrépide coquine s’en va jeter un œil au petit léporidé. Pour le sauver de sa prison, le vendeur lui demande un dollar. Manque de bol, c’est la fortune que l’enfant a prêté à sa génitrice. Fitz, son chien, ne trouve rien de plus intelligent que de mettre la pagaille dans la boutique et il fait déguerpir, par ses aboiements, les volatiles et le petit rongeur. C’est au moment où le groupe en discussion est percuté de plein fouet par les bestioles affolées que monsieur Bromure fait son apparition et attrape au vol le trésor tant prisé. L’objet est sauvé, mais les couvre- chefs de son épouse et de monsieur Molezkine sont échangés et le farfelu a disparu !

C’est avec soulagement que l’individu réapparaît à l’entrée de leur somptueuse demeure et rapporte la coiffe perdue. Le maître de maison propose au gentleman de lui présenter son incroyable collection. C’est à la suite de cet événement, que les pièces rangées dans une vitrine sous clé disparaissent et réapparaissent… Il n’en faut pas plus à notre diablesse pour mener l’enquête !

Bien que le volume soit plus classique dans sa mise en page, on y retrouve cette vivacité qui caractérise cette belle série. Fabrice Parme à l’art de disposer ses cases de manière ludique et non conventionnelle. Les pages se suivent mais ne se ressemblent pas. Elles sont composées de nombreuses cellules, parfois carrées ou rondes, mais aussi de forme rectangulaire, dans le sens de la largeur ou en hauteur. Cela procure à l’album une évidente énergie. On retrouve ce goût un tantinet excentrique dans toute son œuvre : Le roi catastrophe, Ovni, Venezia et Jardins sucrés, tous sous la houlette de Lewis Trondheim. Mais également dans la série Famille pirate, scénarisée par Aude Picault.

Que ce soit aux éditions Delcourt, Dargaud ou Rue de sèvres, il ne me faut qu’un léger coup d’œil pour reconnaître la touche si particulière de cet auteur original et talentueux.

Il signe une histoire drôle et pétillante. L’intrigue est palpitante et l’on ne s’ennuie jamais. Tout est mis en œuvre pour que les péripéties de la jeune aventurière nous divertissent et nous fassent passer un excellent moment de lecture. Les frasques de l’intrépide Astrid sont à lire sans modération et elles raviront les petits, comme leurs parents !

Chronique de Nathalie Bétrix

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