MOBY DICK

Journal de bord du chroniqueur

 Jour 1 :

Aujourd’hui dans un recoin sombre en fond de cale d’un bateau, je décide de prendre la plume pour vous narrer une odyssée incroyable mais non moins inquiétante. Je vais vous conter la véritable histoire de Moby Dick. Le commandant de cette épopée maritime turbulente et symbolique se nomme Bill Sienkiewicz et il est accompagné par son fidèle second les éditions Delcourt.

Jour 2 :

Le jeune moussaillon Ismaël traîne ses guêtres dans les ruelles sombres de New Bedford. Il fuit la civilisation, il a ses raisons. Ses pas le conduisent dans une taverne de baleiniers. Il passera la nuit en compagnie de Queequeg le cannibale. Le voilà embourlingué pour le grand large sur le Pequod du capitaine Achab. La chasse à la baleine est très populaire au début du dix-neuvième siècle, l’huile de cétacé est très prisée à cette époque. Je dirai même qu’elle éclaire le monde. Mais cette quête n’est qu’un prétexte pour parcourir les océans afin d’assouvir une vieille vengeance. Moby Dick, le cachalot blanc de taille impressionnante et surtout féroce a arraché la jambe du navigateur lors d’une précédente campagne. Le skipper en chef est rongé par une folie autodestructrice. Il a perdu la raison et est devenu mauvais. L’homme veut se confronter à ce Léviathan biblique, une lutte du bien contre le mal. Malheureusement cette confrontation poussera Achad à sombrer dans la démence aveugle allant jusqu’à sacrifier son navire et son équipage pour arriver à ses fins. Mais après lecture, Il est tout de même légitime de se poser la question de savoir qui représente quel camp. Une conclusion qui culmine au point d’un horizon funeste.

Jour 3 :

Pour adapter une œuvre aussi monumentale, il fallait un artiste qui le soit tout autant. Qui mieux que le précurseur, l’immense Bill Sienkiewicz pouvait relever ce défi graphique ? Je ne vois personne d’autre. Cet illustrateur hors du commun pose ses crayons et ses pinceaux avec tout le talent qu’on lui connaît. Son art psychédélique impose une lecture de haute volée. Un crayonné simplifié à l’extrême et un dessin schématique s’allient à un découpage renversant pour une mise en couleur picturale du plus bel effet. Le comic-book rencontre l’art de la peinture avec un grand A. L’esquisse se combine à toute une nuance d’encres, de peintures à l’huile et d’aquarelles pour une colorimétrie qui joue la carte de la complémentarité sensorielle. Le dessinateur réussit le tour de force de garder la grandeur métaphorique issue du roman de l’écrivain Herman Melville. Une adaptation colossale et sensitive nous attend à chaque coin de page.

Jour 4 :

Je ne me suis toujours pas remis de ce chavirement littéraire. Je jette cette chronique comme une bouteille à la mer en espérant qu’une personne puisse lire cette missive et ainsi continuer à transmettre cette histoire intemporelle. Quant à moi, je tire ma révérence car la déferlante Moby Dick aux éditions Delcourt m’a entraîné dans les grands fonds.

Chronique de Vincent Lapalus

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