Paul à la maison T9

De Paul à Léo, il y n’y a qu’un pas ou plutôt quelques 200 nouvelles pages. Paul et sa vie qui se déroule nous mènent cette fois-ci dans les ennuis petits et grands de la vie. Dans ce monde où tout va trop vite, dans cette société de l’immédiateté, prenons le temps de retrouver Paul qui nous conduira le temps d’une part de vie, la sienne (la nôtre?) au grand Léo.

Paul à la maison est un roman graphique sombre, le 9e tome de la série réalisée depuis 1999 par Michel Rabagliati et éditée par la Pastèque.

On y retrouve Paul qui pourrait être toi, pourrait être moi… mais Paul c’est toujours lui, avec son accent canadien que l’on retrouve et devine derrière chaque bulle. Paul a toujours ce talent en plus, ce don diront certains: celui d’être dessinateur. Sa vie n’est pourtant pas celle qu’il aurait rêvée.

Au fil des pages nous allons donc retrouver Paul cette fois-ci « à la maison »: son quotidien, son passé, son présent, sa maison bien sûr, son arbre, son chien Biscuit, sa famille… sa vie quoi! Paul a vieilli et a bien changé d’un tome à l’autre. Tous les dessinateurs et tous leurs personnages ne sont pas des super héros et la vie n’est pas toujours rose ou en couleur.

Paul prépare un nouvel ouvrage qu’il doit présenter au salon du livre de Montréal. Côté famille les bouleversements sont nombreux et parfois sombres mais l’humour n’est jamais loin.

L’auteur nous invite donc dans cette histoire en « blanc, gris, noir » à suivre Paul devenu quinquagénaire. Les tranches de vie ne sont pas toujours souriantes mais  ce « blanc, gris, noir » n’inspire pourtant pas la tristesse. Certains personnages sont même hauts en couleur à l’image de « Tonio l’agricoltore » qu’on croirait tout droit sorti d’une BD de Gotlib mais sans sa coccinelle. A défaut de coccinelle Paul a son Arbre… majuscule, minuscule… dont on suit aussi la vie. Quant à Tonio, le voisin de Paul… voilà un personnage qui ne manquera pas de nous rappeler une vague connaissance que l’on croit connaître mais qui ne se connaît peut-être même pas lui même.

Au fil des pages Paul nous est d’ailleurs, comme chacun des personnages de l’histoire, de plus en plus proche. Les rêves, les cauchemars, les rendez-vous, les recherches de l’amour, les (dés)espoirs de Paul font partie de cette phase de l’existence: celle du passage du demi-siècle.

Paul s’interroge sur tout, se pose surtout des questions comme celle sur ces panneaux quasi kafkaïens. Et que dire de sa rencontre avec « des cousins » français??? Pleine de cynisme, elle ne manquera pas de rappeler certains travers de notre société.

Paul est donc toujours ce personnage si attachant mais qui a vieilli au fil des tomes, comme son arbre au fil des pages. Il nous invite à la réflexion, à nous retourner sur sa (notre) vie, son (notre) passé, son (notre) présent, son (notre) avenir… « Son », « notre »: deux univers qui se ressemblent un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout…

Paul, à la maison, avance et nous avec lui au fil des pages, au rythme des saisons, des feuilles des arbres et des poèmes que Léo a su si merveilleusement mettre en chanson. Le dessin est celui de la vie pleine de mélancolie et de temps qui passe.

Paul, sa maison, ses amours, ses emm… c’est finalement un peu de nous. Ils sont à déguster sans modération avant la prochaine soirée entre amis ou en famille auprès d’un arbre par une belle journée de printemps.

Ce neuvième tome rempli d’émotion et de rires à travers les larmes se lit en écoutant Léo et en suivant Paul jusqu’à l’éclosion du prochain album avec sa nouvelle « tronche » de vie.

Chronique d’Emmanuel Arnol

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