Conan Le Cimmérien: Les mangeurs d’hommes de Zamboula

Conan le Cimmérien : Les mangeurs d’hommes de Zamboula est la dernière version éditée par Glénat dans sa collection plurielle dirigée par Patrice Louinet et Jean David Morvan.
Extrêmement réussie, elle s’enrichit peu à peu, accueillant des artistes de grand talent.
C’est maintenant à Gess de proposer son adaptation d’une nouvelle qui n’est certes pas la plus emblématique de l’œuvre du génial Robert E Howard car calibrée et volontairement commerciale mais qui contient ses spécificités.
Elle se distingue d’abord par sa durée, une seule nuit mais quelle nuit ! Et son cadre : Zamboula la mythique, une cité entourée par le désert : un lieu riche d’un temple magnifique, de ruelles et d’imposantes statues.
Elle contient surtout toutes les caractéristiques d’une œuvre inspirée : un esprit d’aventure, un érotisme torride, du mystère et une action omniprésente.
Le Cimmérien arrive dans un village ou il se passe des choses étranges, les mangeurs d’hommes hantent les rues et imposent leur terreur. La nuit leur appartient ce qui laisse hermétique notre barbare. Bien décidé à profiter du moment, notre épicurien se lave les mains de cette situation. Alors qu’il se promène paisiblement, il rencontre une beauté nue, une intrigante qui lui demande de l’aider à secourir son bien aimé.
Pragmatique mais pas stupide, Conan négocie ses conditions et lui vient en aide.
L’artiste a avant tout veillé à respecter le romancier américain conservant ses dialogues et sa perception des personnages. Il a scrupuleusement reproduit une partie du texte originel l’expurgeant simplement des réflexions les plus limites et maintenu sa fin inattendue et surprenante.
Pour créer l’univers de son récit, il a puisé dans notre histoire. Il a cherché du côté de l’Orient pour les armes et l’architecture, et vers la Mésopotamie pour les costumes pensant clairement aux soldats mongols. Il est parvenu à composer un cadre enchanteur pour faire évoluer son personnage, un lieu mystérieux dans lequel les mangeurs d’hommes font un peu de la figuration avec leurs dents aiguisés.
Son Conan est un mélange de guerrier Celte ou Viking, un colosse proche de la nature, brutal mais rusé, un bandit de grand chemin vénal et intéressé.
En guise d’introduction, l’auteur a inséré une photographie qu’il a prise dans un musée et qui se réfère aux cannibales qu’il anime dans cet opus. En une image, il nous transporte efficacement. Il s’est lancé dans un travail numérique de qualité, un découpage direct sur tablette qui lui a facilité la tâche et qui lui a laissé du temps pour se concentrer sur les détails.
Il a imaginé un découpage immersif composé de fréquentes cases horizontales. Elles offrent une belle lisibilité et un rendu cinématographique sublime.
Sa proposition renforce la sensualité de son personnage et ses qualités, sa finesse et son charme.
L’atout principal de ce récit ce sont ses couleurs surprenantes et réfléchies et leur alternance. Elles apportent du rythme et un sentiment d’intemporalité. Tout se passe comme si le monde s’était arrêté et les références à Lovecraft y sont évidentes. Les ambiances sont magnifiques, envoûtantes et splendides.

Gess réalise un très bel hommage rendant à Conan sa stature, son magnétisme et son intelligence que l’on oublie parfois rapidement au détriment de sa plastique. Rien ne lui résiste et c’est comme ça qu’on le préfère. C’est un être de fantasme. Les contributions de ses amis en fin de volet sont une belle surprise et un cadeau merveilleux pour les nombreux amateurs du guerrier.

2 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. Question. Est-ce que le dessin intérieur est plus réussi que celui de la couverture. Je trouve les visages et chevelures carrément raté sur la couverture. Du coup ça me rebute.

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    1. oui l’intérieur de l’album est plus travaillé
      Bonne lecture

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