Alain Dodier est au rendez-vous avec un 27 ième épisode généreux intitulé Contrefaçons.
Jérôme K. Jérôme Bloche est une fois de plus embarqué dans une enquête au scénario impeccable.
Éditée par Dupuis, cette série est singulière, addictive et humaniste.
Elle a de nombreux amateurs ce qui est aisément compréhensible. Chaque sortie est un petit événement au sein de la communauté bédéphile.
Tout d‘abord parce qu’elle constitue ce que la BD franco-belge fait de mieux. Elle est à la fois traditionnelle et racée. Comme un grand crû, elle se bonifie avec le temps, l’auteur excellant à distiller parcimonieusement des informations sur son sympathique et décalé héros.
Il charme son lectorat avec ce détective privé à la trentaine immuable, terriblement normal et très loin des clichés. Ce n’est pas un séducteur mais un garçon astucieux et étourdi dont le matériel est assez rudimentaire.
Les différents épisodes éveillent en nous une nostalgie réconfortante. Ils nous remémorent une époque pas si lointaine où les gens partageaient des choses, avaient des amis et une vie plus stable.
Même s’il y a dans ces polars des ressorts policiers évidents, l’aspect psychologique y est toujours privilégié.
Les personnages que l’on y croise sont des acteurs totalement crédibles, parfois défaillants et imparfaits mais toujours attachants.
Alain Dodier aime ses contemporains, il les regarde évoluer avec tendresse et se montre particulièrement doué pour les mettre en cases.
Ses aventures sont l’œuvre d’ un artisan patient, soucieux des détails et rigoureux dans ses repérages.
Le dessinateur à la démarche classique et au talent indiscutable aime les choses bien faites et ça se sent.
Il parvient à dissimuler un long labeur derrière des intrigues cohérentes, et des illustrations élégantes et efficaces.
Les couleurs de Studio Cerise apportent de la délicatesse tout en soulignant avec sobriété un récit solide.
Contrefaçons est un album construit autour d’une bonne idée. On y retrouve l’essence de la série, du suspense mais aussi des chiens magnifiques et de belles voitures. Le bédéiste opère avec malice et intelligence offrant une fois encore un divertissement de qualité.
Merci pour le lien
a vite
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