Percutant et corrosif, impitoyable et incisif Macron, l’amour fou, est le dernier recueil du dessinateur de presse satirique néerlandais Willem.
Édité par les requins marteaux, il réunit les images de l’artiste réalisées entre 2017 et ce début d’année 2018.
Il couvre la dernière campagne électorale française et ses rebondissements, les premiers pas d’Emmanuel Macron en tant que président, la politique migratoire et les relations internationales. Il aborde également l’épineuse question du terrorisme. Il le fait d’une manière singulière et cinglante, frappant durablement les esprits en traitant le sujet avec une virulence dérangeante et une brutalité assumée.
L’illustrateur qui a été couronné en 2013 par le Grand prix du festival d’Angoulême et en 2015 par le prix international Gat-Perich pour l’ensemble de son œuvre réussit la prouesse d’être publié à la fois par Libération, Siné mensuel et Charlie hebdo. Ne participant jamais aux conférences de rédaction, il échappa à l’attentat perpétré au siège de la rédaction de Charlie le 7 janvier 2015.
Retiré en Bretagne, à l’écart du tumulte parisien qu’il côtoyait jadis, l’artiste pose son regard mordant sur nos sociétés, cible à merveille les incohérences et les absurdités, guette la surmédiatisation de certains faits, tout en rejetant les normes.
Avec recul et intelligence, et un dessin efficace, simple, extrêmement lisible, il éveille les consciences comme peu de gens en sont capables.
Il signe ici une pépite indispensable pour les lecteurs qui apprécient les dessins de presse et la politique en général.
L’homme qui s’est affranchi des limites parvient avec son style inimitable à brosser en quelques traits les politiciens de tous bords soulignant judicieusement leurs faiblesses et leurs incohérences.
Ses quelques dessins valent bien des discours. Ils nous font réagir, nous transmettent des messages et constituent surtout des outils au service du dialogue pour un débat serein et pacifié.
Certes, ce petit ouvrage de 150 pages ne plaira pas à tous et c’est tant mieux! Il constitue néanmoins une bulle d’oxygène, un défouloir salutaire, un pur moment de bonheur et la garantie d’une liberté d’expression dont nous pouvons être fiers.