Focus sur une BD éditée par les éditions YIL qui saisit par sa mise en images puissante et inspirée.
C’est l’album d’un artiste inventif et prometteur Goma qui signe en tant que scénariste et illustrateur avec Home Sweet Home son tout premier opus.
C’est l’histoire d’un homme qui revient chez lui après une longue absence. Il découvre que les gens qu’il connaît sont transformés principalement à cause d’une tour dont on découvre les effets au fil des pages.
Pour son découpage singulier et subtil, Goma a puisé dans le travail de Chester Brown et Sempé, il n’a pas cherché à remplir la planche à tout prix. Les cases au nombre fluctuant se succèdent avec intelligence ce qui lui permet de jouer avec le rythme de lecture et les lignes de force. Elles sont ainsi mises en relief avec habileté. Il a réalisé sa BD à la plume après un long entraînement. Il a judicieusement choisi le noir et blanc qu’il affectionne et qui donne un agréable petit côté film de science fiction des années 60. Grâce à l’ensemble des procédés utilisés, il créé pour ce récit une atmosphère étrange et pesante qui aspire littéralement le lecteur.
De retour après être parti une année à l’étranger, le jeune artiste a observé le décalage avec son entourage qu’il a exagéré imaginant ce délire fantastique convaincant.
Son personnage principal est un savoureux bonhomme dans lequel on trouve un petit quelque chose du capitaine Haddock. Ce marin a de la gueule avec sa dégaine typique du western, son chapeau et son uniforme évasé. Déterminé, il contraste avec des villageois livides et carrément flippants.
Home Sweet Home est une bonne surprise, un petit format captivant à découvrir absolument.