Hissons les voiles cette semaine avec une adaptation de la célèbre nouvelle d’Ernest Hemingway Le vieil homme et la mer. Elle est signée par Thierry Murat.
Il s’agit d’un roman graphique splendide édité par la maison d’édition Futuropolis.
Le vieil homme et la mer c’est un monument, un petit bijou littéraire qui valut à Ernest Hemingway de recevoir le prix Pulitzer en 1953. C’est la toute dernière œuvre de fiction produite par cet écrivain de génie.
Quant à Thierry Murat, c’est le dessinateur de la BD Au vent mauvais dont nous avons parlé il y a peu de temps sur l’ antenne de Méga FM, et l’auteur du formidable Etunwan, un album chroniqué il y a quelques mois sur ce blog.
L’artiste a réalisé avec cette interprétation « un rêve de gosse » et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il s’en tire très bien car elle reprend à merveille l’esprit du chef d’œuvre.
Depuis 84 jours, Santiago, un pêcheur Cubain ne rapporte plus rien de la pêche. Pour tous, la chance l’a abandonnée et les parents du gamin qui l’accompagnaient l’ont placé sur un autre bateau plus chanceux. Pourtant, chaque matin et chaque soir, le gamin vient voir le vieux qu’il aime comme un grand père. Ensemble, ils parlent de pêche, de baseball et d’ Afrique.
Le matin du quatre vingt cinquième jour, le vieil homme part avant le lever du jour. Il veut aller au large avec l’idée d’y retrouver sa bonne fortune. Après des heures d’attente, un espadon gigantesque puissant et malin vient à sa rencontre. C’est le début pour l’un et l’autre d’une lutte intense qui durera trois jours et trois nuits.
Pour cette libre adaptation, Thierry Murat a fait le choix de nous narrer cette histoire telle que Santiago l’a racontée au gamin.
Pour ce projet, il a réalisé 120 planches de toute beauté. Chacune est formée d’une à trois grandes cases dans lesquelles le décor se suffit de quelques traits. La mise en page est extrêmement sobre. Le choix des mots comme le dessin vont à l’essentiel lui conférant à la fois un côté efficace et serein. Il n’y a pas de bulles, les dialogues comme la voix off sont posés sur les pages comme un texte tapé à la machine à écrire.
Les couleurs sont très basiques aussi, coloris marron pour les scènes sur la terre ferme et la peau du vieil homme, du bleu pour la mer, du beige pour le bois et la barque et une lumière orangée splendide. Les scènes nocturnes sont de toute beauté,
Avec un dessin vibrant, l’illustrateur parvient à sublimer le texte de l’écrivain et focalise sur les pensées de ce vieux pêcheur plein de dignité.
Le choix d’un graphisme minimaliste surprend un peu au premier abord mais au fil de la lecture, il se révèle particulièrement puissant et chargé en émotion.
Vous pouvez me croire cette bande dessinée est lumineuse, elle donne envie de lire ou relire l’œuvre originale
Je vous encourage fortement à acquérir ce très bel objet car il est magnifique, tout simplement.