Potato, Potato, Potato, c’est le bruit que font les motos dans cette BD humoristique intitulée Quinquas requinqués.
6 ans se sont écoulés depuis que le 11ème épisode de Lucien a été publié. Le fan de rock et de motos à la banane commençait sérieusement à nous manquer. Il faut dire que c’est un personnage rigolard et emblématique qui a bercé la jeunesse de toute une génération.
Franck Margerin, son créateur n’a pas cessé de s’activer pour autant et on est pas mécontent de le retrouver en tête de gondole de notre librairie préférée mais également dans les meilleurs festivals de bande dessinée qu’il fréquente ces derniers temps.
Avec son comparse franco-canadien Marc Cuadrado, il s’est lancé pour faire un petit break et mieux rebondir dans un nouveau projet.
Ensemble, ils ont créé un one shot Je veux une Harley qui a d’emblée rencontré le succès et qui s’est finalement transformé en une série composée de cinq volumes. L’aventure démarrée chez Fluide Glacial, se poursuit désormais chez Dargaud.
L’ultime volet vient de sortir. C’est un petit volume composé de 46 planches qui attire immédiatement par la couleur de sa jolie couverture orange.
L’auteur a imaginé sept histoires courtes avec flashbacks. Il met en scène quatre amis, Marc, Alain, Charles et Gégé, des papis qui décident de s’acheter une Harley à 50 ans passés. Parti de son vécu, il a créé des situations loufoques et des bonhommes attachants et denses. Il décrit avec malice la découverte du milieu biker et il nous invite à partager le quotidien de ses personnages: les électrocardiogrammes, les contraventions à contester, les selles abîmées et la recherche de l’âme sœur. Il nous transporte même dans un mariage, au cap d’Agde et dans un concert de l’ami Renaud.
Bien sûr l’amour pour la Harley, la bière et le rock transparaît et les sujets abordés le sont avec tendresse et auto-dérision.
L’amitié franche et virile est une fois de plus au cœur de l’histoire et c’est assez rafraîchissant.
Côté dessin, on est ravi de retrouver Monsieur Franck Margerin lauréat du grand prix d’Angoulême en 1992 et son style caractéristique.
Ses nombreux fans seront comblés. Il dessine en noir et blanc avec pinceaux et encre de chine. Les planches sont ensuite scannées et les couleurs ajoutées avec photoshop. C’est assez traditionnel mais toujours efficace. Les motos sont comme d’habitude sublimes.
Quinquas requinqués est un album qui se lit facilement, il offre un bon moment de détente, l’identification est aisée et c’est assez réussi.
Il constitue un excellent amuse-bouche qui nous aidera à patienter un peu en attendant le retour tant espéré de l’inégalable Lucien.