Découvrons ensemble une bande dessinée fantastique intitulée Les chevaliers d’Héliopolis.
C’est une tétralogie dont le premier volet intitulé: Nigredo, l’oeuvre au noir vient de sortir.
Elle est scénarisée par l’immense Alejandro Jodorowsky par Jérémy et éditée par Glénat.
Le casting constitue à lui tout seul un petit événement et annonce la couleur. Les amateurs du neuvième art connaissent évidemment le talentueux tandem qui parvient enfin avec cette série à concrétiser leur envie respective de collaborer.
Pour cette nouvelle saga, l’auteur nous transporte à la fin du 18ème siècle dans un monastère au nord de l’Espagne où se dissimule le temple sacré des chevaliers d’Héliopolis: une assemblée d’ alchimistes immortels qui vivent coupés du monde. Alors que les disciple Dix sept s’apprête à achever sa formation et à intéger l’ordre, son maître Fulcanelli dévoile aux autres chevaliers le secret de ses origines. Il serait en réalité le fils caché de Louis XVI et de Marie Antoinette: Le roi de france Louis XVII. Héritier de ce lourd passé, tous les regards sont braqués vers le jeune suzerain. Que va-t’il faire? Va-t’il revendiquer son héritage et réclamer le trône qui lui est dû ou rester dans l’ombre fidèle aux préceptes millénaires de l’alchimie?
A près de 90 ans, Alejandro Jodorowsky nous démontre une fois de plus l’étendue de son immense talent. Avec brio, il nous embarque avec ce tome introductif efficace. Parti d’un des plus grand mythes de l’histoire de France, il a puisé son inspiration dans de nombreux écrits . Il parvient à réanimer tous les fantasmes liés à la légénde autour du descendant de Louis XVI et à l’adapter avec tous les ressorts qu’il maîtrise depuis tant d’années. Son inventivité n’a pas de limites, il fait de Louis XVII un personnage romanesque dense et atypique: une héroine hermaphrodite splendide et intrigante qui constitue un séduisant mélange entre force et fragilité.
Très vite, le scénariste parvient à installer une ambiance mystico fantastique. Les planches sont remplies de symboles, de fantomes et d’animaux en tout genre.
Il parvient à méler illusion et réalité, spiritualité et histoire. Avec son scénario très abouti il nous entraine rapidement dans une grande aventure initiatique.
Mais l’album vaut surtout par le dessin de Jérémy. Ses illustrations sont détaillées, précises et particulièrement soignées à l’image de sa magistrale couverture. Les scènes d’action sont impressionantes tout comme les angles de vue. Le travail sur la gestuelle de personnages est époustoufant. Les reconstitutions de Versailles et des palais de l’époque s’appuient sur une solide documentation. Les couleurs confiées à un coloriste permettent de créer des ambiances exceptionnelles. Le résultat est très harmonieux.
Pour conclure, Les chevaliers d’Héliopolis, c’est un récit finement mené, des dessins splendides, des couleurs bien choisies: autant d’atouts qui devraient séduire les adeptes de bandes dessinées fantastiques.
Bonne lecture.