A l’honneur ce jour, un album pour les amateurs d’aviation, l’histoire d’un homme au destin hors norme : celle de Roger Henrard.
Il est intitulé L’enragé du ciel et il est publié par les éditions Sarbacane.
Il a été scénarisé par Joseph Safieddine : l’arrière petit-fils de Roger Henrard. Il est illustré par un tout jeune dessinateur Loïc Guyon dont c’est le tout premier album.
Dans cette BD de 142 pages, les deux auteurs nous racontent l’invraisemblable vie d’un personnage au destin hors norme. Il s’agit d’une biographie documentée consacrée à un pilote virtuose qui fit beaucoup pour la France.
Le récit commence en 1907, le petit Roger est alors tout jeune et il se découvre une passion insatiable pour l’aéronautique.
En 1917, il devient mécanicien pour avions, saisit des opportunités et passe derrière le manche. Il réalise très vite ses premiers vols en complet autodidacte. Avec passion, courage et obstination, il brave rapidement tous les dangers.
Des années 1920 aux années 1950, il fut le premier chasseur d’images à pouvoir prendre des clichés à très basse altitude de Paris.
Il est l’auteur de près de 2000 photographies aériennes qui constituent une précieuse collection aujourd’hui conservée au musée Carnavalet.
Patriote inné, il réalisa au profit des services de renseignements Français d’audacieuses missions d’espionnage aérien au dessus de l’Allemagne de 1939 à 1940 .Elles lui vaudront de bonnes frayeurs mais permettront aux alliés de récupérer des informations essentielles pour la suite du conflit.
Une fois la France occupée, il se repliera en Algérie ou il continuera vaillamment le combat.
Bien que marié et père de famille, il ne cessera jamais de séduire emportant sur son biplan les plus belles filles de son époque.
L’enragé du ciel est un récit passionnant, très bien ficelé dans lequel le scénariste dresse le portrait honnête d’un homme avec ses qualités et ses faiblesses.
Du point de vue dessin, on peut dire que c’est du haut niveau. Le trait vif de Loïc Guyon donne du corps au personnage. Dans un style naïf aux contours irréguliers, le dessin imprime du mouvement dans les scènes, offrant au passage de la fluidité à un récit qui s’étale sur près de 60 années.
Les bulles à l’écriture manuscrite sont en phase avec l’ensemble et son traitement à l’ancienne tient les promesses d’une couverture splendide.
La présence en fin de BD de quelques clichés de Roger Henrard donne à l’album un petit côté authentique et vintage qui contribue à en faire un très bel objet.
C’est sans réserve que je vous conseille la lecture de ce one shot qui constitue un très bon divertissement.
A bientôt.