Je suis ravi de vous présenter un petit bijou que j’ai particulièrement apprécié.
Il s’ intitule : L’adoption – Qinaya – et il est édité par les éditions Bamboo dans sa collection Grand Angle.
C’est la première partie d’un diptyque et je vous propose de la redécouvrir car le second tome est parti à l’imprimerie il y a quelques jours. Il devrait être dans les bacs en juin et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il est très attendu.
Il est scénarisé par le prolifique Zidrou, le papa de l’élève Ducobu, un ancien instituteur aujourd’hui célèbre pour des récits dans lesquels il s’attache à rendre le quotidien extraordinaire. Il est dessiné par Arno Monin, musicien et illustrateur reconnu depuis sa prestation très remarquée sur la série L’envolée sauvage.
Les deux artistes se retrouvent pour une seconde collaboration. Après un premier album intitulé Merci, ils récidivent en nous livrant cette chronique familiale pleine d’émotion qui fait du bien.
Voici le scénario : En 2001, un terrible tremblement de terre frappe le Pérou faisant des milliers de victimes et de nombreux orphelins.
Alain et Lynette, un couple de quadra français ne pouvant avoir d’enfants entreprend alors un voyage en Amérique du sud. Ils y adoptent Qinaya une petite fille de quatre ans qui devient vite le rayon de soleil de la famille.
Seul Gabriel, le père d’Alain semble voir d’un œil peu enthousiaste l’arrivée de cette enfant dans son quotidien. Le vieil homme coule avec sa femme Maryse une retraite heureuse. Sa vie de retraité est parfaitement huilée. Il partage son temps entre le sport et les sorties au café avec ses vieux copains. Progressivement, des liens très forts vont se tisser avec cette petite fille venue d’ailleurs : une relation intense et unique jusqu’au jour ou tout bascule.
Dans ce premier opus, Zidrou installe le contexte de son histoire. Il dresse des portraits délicats de gens ordinaires. Les dialogues sont particulièrement savoureux. Dès les premières planches, l’auteur parvient à nous toucher en faisant passer les sentiments et les émotions avec simplicité. Il établit un tableau juste et émouvant du troisième âge et amorce une profonde réflexion sur la transmission.
La narration est fluide et le récit très bien ficelé.
Côté dessin, Arno Monin a travaillé au crayon ce qui donne une spontanéité au trait, quelque chose de doux, de sensible tout en bonhomie et en gentillesse un style qui colle vraiment au climat de l’histoire. Les illustrations sont dans l’ensemble soignées et réussies.
Au final, ce premier tome est un petit chef d’œuvre. Il déborde d’humanité, le scénariste a su mettre en place tous les éléments dramatiques et la suite s’annonce bouleversante et surprenante.
Je vous recommande vivement la lecture de cet album parce qu’il s’adresse à tous les publics, se termine par un suspense haletant et s’achève sur un cahier graphique de très belle facture.
Bonne lecture.