Le bleu est une couleur chaude

Ce 17 mai, à l’occasion de la journée internationale contre l’homophobie et la transphobie, retour sur une BD culte  Le bleu est une couleur chaude  rééditée par Glénat, et disponible en version intégrale dans toutes les bonnes librairies. Si vous avez aimé La vie d’Adèle, son adaptation libre signée Abdelatif kechiche, Palme d’or à Cannes, alors vous pouvez vous ruer sur la bd : un album intime, engagé et poignant.

L’histoire originale est la suivante ; Emma, une jeune femme se rend chez les parents de Clémentine. Ils l’attendent pour manger car elle doit récupérer les affaires que lui laisse son amie qui vient de décéder à l’hôpital d’un problème cardiaque. Elle trouve le journal intime de la jeune femme. Elle le dévore. Elle y découvre son quotidien, ses états d’âme d’adolescente, son parcours de vie et son éveil à la sexualité.

Jul Maroh livre un récit romantique et sensible, plein d’émotions, un livre bouleversant et tragique qui défend de la meilleure des façons la cause de celles et ceux qui ne peuvent afficher leur amour au grand jour. Triste par moments, passionné toujours, le parcours de Clémentine et Emma s’apprivoise avec plaisir, sans empressement.

La réalisation graphique est magnifique, le noir et blanc est utilisé tout au long de l’histoire, quelques touches colorées (bleu surtout) amènent un brin d’originalité servant à souligner tel ou tel détail, une couleur froide qui devient le symbole d’un amour libérateur et déchirant. Les planches sont également très habilement composées.

Cet album est un récit tendre et sentimental qui séduira un public averti. Plus actuel que jamais, il a déjà reçu le prix des lecteurs à Angoulême en 2011 ce qui est une belle garantie et je vous le conseille sans aucune réserve. Il a déjà marqué des milliers de lecteurs, alors pourquoi pas vous ?

Chronique de Stéphane Berducat.

© Glénat, 2023.

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