Dans une chronique lointaine, très lointaine…

Épisode 1 ½

RÉCÉPTIFS ET HERMÉTIQUES

La République et la démocratie sont en danger. Les attaques successives de l’Alliance séparatiste plongent la galaxie dans le chaos. Au sein du temple Jedi, le Chancelier Palpatine étend son emprise sur Anakin Skywalker qui n’adhère que partiellement à la doctrine des guerriers philosophes. Dark Sidious (Palpatine) sème le trouble dans l’esprit du jeune-homme et désire secrètement le faire basculer du côté obscur car Skywalker pourrait devenir LE grand seigneur noir des sith providentiel. Obi-Wan Kenobi lui, a bien du mal à contenir la fougue de son apprenti et a un mauvais pressentiment. Aurait-il commis l’erreur de former un enfant au passé trop difficile ?

Carnélion IV émet un appel à l’aide longue distance jusqu’à Coruscant dans un dialecte depuis longtemps disparu, cette planète fut rasée par une guerre civile interminable. Comment se fait-il qu’un système désormais inhabité puisse entrer en contact avec les garants de la paix intergalactique ? Yoda décide d’envoyer Obi-Wan et Anakin en mission aux confins de la bordure extérieure pour tirer la situation au clair, il y voit également l’opportunité de pouvoir réconcilier le sage précepteur et son élève.

Leur objectif est simple, Kenobi et Skywalker doivent tracer l’origine du signal et découvrir l’identité du mystérieux destinataire. Mais Carnélion IV n’est pas aussi déserte qu’ils l’imaginent. Le maître accompagné de son padawan va devoir user de son pouvoir de persuasion et entamer des négociations musclées au sabre laser pour calmer les esprits, apporter un semblant de quiétude en vue de résoudre une affaire des plus compliquées. Chacun se lance dans cette quête initiatique afin de trouver des réponses voire un nouvel espoir.

Star Wars est avant tout un drame familial qui se déroule dans l’espace avant d’être le succès mondial que l’on connaît, «Réceptifs et Hermétiques» du scénariste Charles Soule fait partie des meilleures productions de la franchise. Les personnages sont traités avec respect, le récit n’entache en rien la continuité de l’univers crée par George Lucas. Le mythe est revisité avec bonheur en posant une pierre angulaire solide, l’intrigue se révèle à la fois complexe et décompressée. Le triangle relationnel entre Obi-Wan, Anakin et Palpatine est exploité de manière approfondie et réserve son lot de surprises. Cette aventure inédite s’avère trépidante, rythmée par l’action et surtout sans prise de tête.

La mise en scène de Marco Checchetto est bluffante et sensationnelle. Le storyboard se hisse à un niveau inégalé grâce à un sens inné du détail rehaussé d’une composition formelle. Les séquences sont tournées sur pellicule Imax. Le cadrage est pointu, les plans s’enchainent à un rythme effréné. Le montage au cordeau bascule et bouscule aisément le format panoramique pour proposer un design alléchant. L’imagination prend vie de façon naturelle et réaliste. Il n’y a rien à redire, le style du cinéaste est irréprochable et soigné. L’utilisation de l’outil numérique permet à la qualité d’image de défier la haute définition. Le chef-opérateur Andres Mossa conçoit une esthétique charmeuse et un éclairage classieux. Les projecteurs ainsi que les autres accessoires sont calibrés pour pousser dans leur dernier retranchement la colorimétrie et la luminosité. Ce 4K digital enterre définitivement  le genre analogique, les possibilités se démultiplient dans la découverte de nouvelles palettes chromatiques.

Au final, Panini Comics propose une collection d’excellentes aventures à prix réduits qui ravira les puristes venus de tous les horizons. Alors amis cinéphiles adorateurs et lecteurs hardcore, que la Force soit avec nous à jamais…sinon autant embrasser un wookiee !

Chronique de Vincent Lapalus.

© Panini Comics, 2023.