BATMAN – ONE DARK KNIGHT

Le Chevalier Noir va être confronté à une des missions les plus difficiles de sa carrière de justicier. Ce qui au départ n’était qu’une banale affaire de transport d’un prisonnier, va rapidement se métamorphoser en une course effrénée et sans issue. Mark Simpson connu sous le pseudonyme Jock, prend en charge la création de Batman – One Dark Knight aux éditions Urban Comics en tant qu’auteur complet.

Par une nuit moite durant laquelle une chaleur accablante s’abat sur Gotham City, la tension est à son comble. Les esprits s’échauffent, la moindre étincelle peut mettre la cité à feu et à sang.

Batman assiste la police lors du transfert d’Edward M. Pressler alias E.M.P. d’Arkham direction Blackgate. L’asile d’aliénés est devenu trop vétuste pour maintenir le criminel en détention, la prison et ses cellules de haute technologie sont susceptibles de mieux convenir à son emprisonnement. L’itinéraire s’étend sur l’avenue principale de Gotham ne faisant que quelques kilomètres de distance, de plus E.M.P. est sédaté et enfermé dans une mini cage de Faraday à l’intérieur d’un fourgon blindé. Il n’y a donc pas lieu de s’inquiéter.

Seulement voilà, le convoi et son escorte sont pris en embuscade au lance-roquette à un croisement. Le super-vilain reprend ses esprits et profite de la cohue pour filer en douce, le Chevalier Noir le pourchasse depuis les toits. Lors de la poursuite, Edward engendre une impulsion électromagnétique qui renvoie la métropole à l’âge de pierre.

Ce blackout total provoque une panique générale, c’est l’escalade, l’anarchie règne désormais. Le GCPD est complètement dépassé par la situation. La catastrophe réveille les vieilles rivalités interservices au sein des forces de l’ordre, les gangs prennent le contrôle. Les adversaires se multiplient, les hommes de main d’E.M.P. espèrent récupérer leur patron tandis que d’autres veulent en finir avec lui et pensent pouvoir se débarrasser du grand détective par la même occasion.

La batmobile, le batplane et les gadgets  high-tech ne s’avèrent plus d’aucune utilité pour Batman. Il ne lui reste que l’attirail se trouvant dans sa ceinture et une excellente condition physique afin d’atteindre Blackgate. Autant dire que l’option MacGyver devient son unique alternative. Harnaché du détenu, le Dark Knight traversera une ville assiégée où n’importe quel coin de rue, impasse ou égout se transforment en arène de combat. Le héros doit agir vite et lutter avec acharnement et agressivité pour gagner chaque centimètre carré de pavé.

Lorsqu’une chauve-souris se retrouve acculée, elle n’en est que plus dangereuse…

Jock est l’artiste approprié pour Batman, l’envie de dessiner l’a poussé à scénariser. Il fit ses premières armes en écrivant et illustrant un story-arc de Savage Wolverine et récidive avec One Dark Knight. Le synopsis assez simple au départ vire au buddy movie cinglant, l’auteur ajoute une dimension terre-à-terre à cette descente en eaux troubles prenante. Pour le casting, nul besoin d’utiliser les méchants emblématiques, un second couteau suffit amplement pour lancer l’action à laquelle s’associe un rythme soutenu voire claustro. L’environnement urbain est un personnage à part entière de l’histoire mais le script prime avant tout. Jock maîtrise la narration de A à Z. Le sceau du Black Label lui donne l’avantage d’élaborer un album plus mature et riche avec une vision musclée du super-héros sombre et violent.

Mark Simpson est en terrain connu puisqu’il a mis en images les excellentes sagas Sombre Reflet et Le Batman Qui Rit en compagnie de Scott Snyder. Le Caped Crusader se pose de bien belle manière sur les planches, sa représentation est monolithique. La mise en scène perchée dispose d’arrière-plans décoratifs et détaillés. Le dessin baroque se peaufine à la ligne anguleuse et massive, les cases sont dénuées de panneaux. L’illustrateur utilise n’importe quel outil qui lui tombe sous la main selon le style ou le rendu qu’il souhaite obtenir. L’épaisseur du trait passe par l’emploi du crayon, stylo, marqueur, pinceau et etc. Ressentir le tracé sur le papier est excitant. La phase de l’encrage est la partie artistique que Jock préfère. L’étalage de noir finalise l’élaboration du look si particulier de ses pages, l’espace négatif prédomine. Il utilise l’ordinateur pour les couleurs, le numérique lui offre des possibilités infinies et fantastiques. La pigmentation crépite, il s’en dégage une chaleur électrique. Lorsque la luminosité s’invite, elle dévoile des tons évocateurs et des nuances inattendues.

Après quatre-vingt-trois ans d’existence, le croquemitaine de Gotham prouve qu’il reste un vivier inépuisable et la locomotive de DC Comics. Ce one-shot auto-contenu ravira tous types de lecteur, les nouveaux venus comme les vieux briscards.

Chronique de Vincent Lapalus.

©Urban Comics, 2022.

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