Je suis ravi de vous présenter un album pour lequel j’ai eu un véritable coup de cœur. Il s’ intitule Macaroni! et il est édité par Dupuis.
Il est scénarisé par Vincent Zabus et illustré par Thomas Campi .
C’est l’histoire de Roméo, un jeune garçon de 11 ans.
Pour des raisons familiales qui lui échappent, il va être contraint de passer quelques jours à Charleroi avec un grand-père dont il ne connaît rien : un homme qu’il n’apprécie pas et qu’il appelle secrètement « le vieux chiant ». Mais au fil du récit, les deux protagonistes vont se découvrir. Par l’intermédiaire d’une petite voisine Lucie : Roméo va réussir à en savoir davantage sur son grand-père Ottavio dit Nono: un homme usé et malade qui malgré ses airs de « vieux bougon »va peu à peu se livrer à lui et expliquer une vie faite de renoncements et de souffrance.
Ensuite, ce sera au tour de son père de se confier. Pour la première fois, ce dernier acceptera de se retourner sur son enfance et de se dévoiler un peu.
Cette semaine de vacances sera au final pour Roméo l’une des plus importantes de sa vie. Tous les secrets de famille vont progressivement se lever.
Vincent Zabus livre un récit humain et touchant à travers lequel il nous parle de l’immigration italienne et du difficile travail des mineurs. Il aborde surtout l’immense désillusion de ces immigrés italiens à qui l’on avait promis des bons salaires et des conditions de vie attractives et qui se sont finalement retrouvés piégés dans des cités faites de baraques en bois et dans les mines où les belges refusaient de descendre.
Il est aussi question de tendresse dans cet album: celle qui unit trois hommes d’une même famille séparés l’un de l’autre par une génération. Il met en lumière les difficultés de communication qui persistent entre eux.
C’est avec beaucoup de talent que Thomas Campi met en images cette histoire. Son trait émeut et ses dessins complètent formidablement les propos de Nono. Par le biais de flash backs muets qui se déroulent dans la chambre du grand-père, il parvient à raconter le quotidien inhumain et morose de nombreux mineurs. Dès la couverture, il donne le ton et nous immerge dans une histoire saisissante.
C’est Salvatore Adamo qui nous accueille dès la première page avec une préface longue et belle. L’album s’achève sur un texte instructif et des images séduisantes qui expliquent la genèse de cette BD.
Bien plus qu’un album, Macaroni! constitue un témoignage indispensable pour lequel ses auteurs ont été récompensés par le prix Cognito en 2016, une décoration qui sacre chaque année la meilleure bande dessinée belge à caractère historique.
J’ai adoré ce récit, c’est pourquoi je vous le recommande chaleureusement.
Bonne lecture.