Étincelle est une Bande Dessinée scénarisée par Maxe L’Hermenier et illustrée par Pauline Berdal aux éditions Jungle.
L’auteur et l’illustratrice nous convient à un voyage enchanteur, une immersion dans un univers féerique peuplé d’une myriade de petites créatures, toutes plus charmantes, attendrissantes et irrésistiblement adorables les unes que les autres. Chaque page devient une porte entrouverte sur un monde empreint de magie et de douceur. L’émerveillement est au rendez-vous.
Dans les profondeurs d’une forêt ancestrale, là où le silence se fait prière, l’Arbre millénaire, vénérable père et gardien des bois, s’éteint lentement. Son tronc, jadis gorgé de sève et de sagesse, ploie sous le poids des âges et du chagrin. Sentant sa fin proche, dans un dernier souffle empreint d’espoir, il libère vers les cieux une minuscule lueur : une Étincelle, fragile flamme née de son cœur mourant.
Investie de cette mission sacrée, l’Étincelle s’élance à travers le monde, guidée par une lumière vacillante mais tenace. Sur sa route, elle croise deux âmes fidèles, Zeggura, le rêveur au regard vif, et Goup, le malicieux au cœur loyal. Ensemble, ils forment un trio improbable, lié par un même désir : sauver la forêt avant que le dernier souffle de l’Arbre ne se perde à jamais dans le vent.
Leur quête les mènera jusqu’à la demeure d’un vieux sage, gardien des savoirs oubliés, dernier détenteur des secrets de la terre et des racines. Mais tandis qu’ils cherchent le salut de la forêt, un péril plus silencieux menace : l’Étincelle elle-même s’affaiblit, vacille, et s’éteindra bientôt si rien n’est fait.
Alors, au-delà des sortilèges et des légendes, c’est au plus profond d’eux-mêmes que Zeggura et Goup devront plonger, car peut-être que le véritable pouvoir, celui capable de raviver la flamme, sommeille au creux des cœurs sincères.
Le style graphique de l’ouvrage est d’une beauté saisissante, certaines illustrations, d’une richesse de détails et d’une finesse remarquable, évoquent les toiles des plus grands artistes, mêlant poésie visuelle et émotion pure. C’est un véritable ravissement pour les yeux, une expérience sensorielle éblouissante à chaque regard.
Quant à l’histoire, elle n’est pas en reste : véritable conte philosophique aux accents écologiques, elle touche par sa justesse, sa sensibilité et sa portée universelle. À travers une narration délicate, elle invite à la réflexion sur notre lien avec la nature, sur l’équilibre fragile du vivant, et sur la nécessité de protéger ce qui nous entoure. Puissante et lumineuse, cette fable contemporaine résonne comme un appel, doux mais ferme, à la conscience et à l’éveil des cœurs.
Vous l’aurez compris : j’ai été profondément touché, littéralement subjugué par cette œuvre sublime. Véritable pépite, elle brille par sa poésie, sa profondeur et la tendresse qu’elle dégage à chaque page. C’est un joyau que l’on devrait glisser entre toutes les mains, de 6 à 99 ans, tant son message est universel et sa magie intemporelle. Un livre qui parle à l’enfant que l’on a été, autant qu’à l’adulte que l’on devient .
Et parce que certaines histoires laissent en nous une empreinte lumineuse, j’ose espérer qu’une suite verra le jour, pour prolonger encore un peu le rêve, et retrouver ces personnages qui, en si peu de temps, ont su habiter mon cœur.
Chronique de Camille Rappeneau.


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