Encore quelques jours pour continuer mon calendrier de l’avent, cette fois-ci avec une pépite des éditions Michel Lafon : place aux paillettes avec Audrey Hepburn, grande dame à la classe éternelle ! Celle quia souffert de la faim enfant, durant la Seconde Guerre Mondiale, et qui a eu une carrière incroyable au prix de beaucoup de rigueur, n’a jamais oublié les plus démunis, à qui elle consacrera la fin de sa vie en tant qu’ambassadrice à l’UNICEF. Eileen Hofer, journaliste, touchée autant par la grâce de l’actrice que par son empathie, a su développer un scénario à la fois riche et touchant, tout en étant extrêmement intéressant du point de vue historique.
Christopher nous offre un dessin noir et blanc à la qualité cinématographique, pour nous plonger dans ce tourbillon de vie, celui d’une femme exceptionnelle et sensible. Admirez déjà la couverture ! La bibliographie, quand à elle, témoigne d’un travail de fond tout à fait remarquable, et le témoignage du fils cadet vient encore enrichir l’ensemble. Audrey Hepburn descend d’une vieille famille de la noblesse néerlandaise. La première surprise à la lecture du biopic, pour ceux qui comme moi découvrent ou redécouvrent sa biographie, c’est qu’elle ne va pourtant par connaître une enfance protégée, pour deux raisons. Premièrement, son père se sépare de sa mère en dilapidant la fortune familiale, et deuxièmement, ni la famille, ni son pays ne seront épargnés par la Seconde Guerre Mondiale. Audrey est marquée pour toujours, à la fois par l’absence paternelle, et par les souffrances dont elle a été témoin et victime. Elle bénéficie néanmoins d’une chance, que sa mère lui autorise ce qu’elle même n’a pas pu avoir : l’accès à la danse et aux arts. Une année en Angleterre lui donne aussi une maîtrise de la langue anglaise, et son amour pour les chiens et les jardins, éléments qui seront toujours ressourçant pour elle. Et ces points d’appui vont s’avérer essentiels, alors qu’elle va se trouver comme plongée dans la machine infernale du théâtre et du cinéma, avec ses exigences interminables, ses paparazzis et ses injonctions folles : perdre du poids et pleurer sur commande, subir les postillons et les pieds écrasés par un piètre danseur, etc. Les 157 représentations d’Ondine et les tractations permanentes entre avocats pour savoir quel sera son prochain tournage nous laisse imaginer le rythme impossible qui s’impose à elle. Le carcan est double, puisqu’à la carrière qui monte en charge s’ajoute un mari parfois très dur. Et pourtant, hormis quelques périodes sombres de sa vie (fausses couches, divorce…), Audrey est pétillante, naturelle, curieuse, pleine d’énergie, souvent enthousiaste… Et profondément humaine. Elle a su s’entourer d’amis fidèles, comme Hubert Givenchy (ses robes sont pour elle comme un bouclier), créer un petit paradis à sa famille en Suisse (elle a eu deux fils)… Elle finira par s’engager pour UNICEF, en échos à sa propre histoire, ayant été aidée par une association similaire alors que la nourriture manquait vraiment à la fin de la guerre.
Le noir et blanc fonctionne parfaitement, il sied à merveille à notre star, faisant ressortir sa chevelure, son sourire, ses yeux espiègles, ses tenues impeccables, tout en donnant au contenu la bonne tonalité historique. Pas moins de 318 pages nous proposent une magistrale reconstitution des ambiances, dialogues, codes vestimentaires… L’illustrateur fait régulièrement sauter le cadre des cases pour mieux valoriser Audrey au premier plan. Certaines juxtapositions surchargeant les pages nous témoignent de l’ivresse du moment, les sollicitations très nombreuses, l’effervescence des plateaux de tournage comme des scènes mondaines. L’auteur nous régale de postures iconiques, mais aussi de mouvements très libres,pour cette idole qui avait rêvé d’être danseuse.
Ce bel opus, très complet, nous rappelle que la femme parfaite n’existe pas. Notre héroïne souffrait d’un grand manque de confiance en elle… Et pourtant, elle avait beaucoup de grandeur, et une vraie élégance, pas seulement esthétiquement mais aussi dans son cœur, profondément humaniste. Elle mérite, encore aujourd’hui, toute notre admiration.
Chronique de Mélanie Huguet – Friedel.
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© Editions Michel Lafon, 2023.
Une grande dame du cinéma et une belle personne 😄. C’est pour moi !
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