Ça y’est, l’été s’est lentement installé alors quoi de mieux qu’une chronique sur les amourettes d’un couple dépareillé pour se mettre dans le move ? Saotome Love and Boxing T8 de Naoki Mizuguchi aux éditions Doki-Doki nous apportera une touche de légèreté pleine de p’tits cœurs et qui sait, réveillera notre âme de latin lover.
Yae Saotome est une championne toutes catégories. C’est une élève assidue en classe et une sportive accomplie. En bref, elle ramène des bulletins de ouf et sur le ring, c’est une tueuse !
Yae est grande et gaulée comme un déménageur, le genre de beauté froide au regard perçant qui file des complexes aux mecs avec ses abdos. A son école, elle est très populaire. Les garçons la kiffent et les filles l’adorent. En réalité, Saotome est un cœur d’artichaut cherchant l’âme-sœur.
Satoru Tsukishima quant à lui, est un gringalet. Il est taillé comme un biscuit apéritif, possède le charisme d’une huître en plus d’un corps de poulet. Autant dire que le pauvre n’a pas été épargné par la vie. Satoru est extrêmement maladroit et se promène constamment avec un pansement sur le nez. Il ne faut pas se fier aux apparences, cet être chétif détient un mental de samouraï inébranlable. C’est une chose qu’il partage avec Yae mais de manière assez différente. Pour Satoru, la défaite est un concept qui n’existe pas.
Chose étonnante, Saotome fond comme neige au soleil rien qu’en sentant la présence de Tsukishima. Satoru n’arrive toujours pas à interpréter les dérèglements hormonaux de son organisme qui interviennent lorsqu’il aperçoit Yae. Pourtant, Cupidon a décidé d’unir ce drôle de duo pour le meilleur et pour le pire.
Yae gagne tous ses combats, la démolition à la chaine de ses adversaires lui fait gravir les échelons. Elle est propulsée au championnat de boxe junior. Là, c’est du sérieux, la nouvelle compétition demande de la concentration et un entrainement intensif. Si Saotome remporte le trophée, elle pourrait accéder au palier supérieur et se lancer dans une carrière professionnelle avec en ligne de mire les J.O. Tsukishima est son coach personnel et un soutien inconditionnel.
Kagome Hanami, sa fameuse rivale la met au défi d’envoyer au tapis ses concurrentes dès le premier round. Pourquoi donc ? A vous de le découvrir !
Yae et Satoru relèveront le challenge, la passion du sport de contact nourrit leur relation. La situation permet à nos deux tourtereaux de profiter de chaque instant et de vivre des moments intimes. Eponger un front, poser une serviette sur la nuque, changer des bandelettes ou courir côte à côte lors d’un échauffement sont pour eux l’opportunité de se frôler, se toucher, se découvrir et d’expérimenter. Ce n’est pas si évident pour une athlète de haut niveau de vaincre sa timidité, de ressentir les effets incompréhensibles de l’alchimie et de la connexion passionnelle.
Naoki Mizuguchi se fond dans le courant du manga de type Shojo, l’artiste exploite la romance plein pot. Elle tient une place primordiale dans le récit. Le mangaka y parsème des tranches de vie anodines dont il se dégage énormément d’émotions. Mizuguchi effleure puis traite avec simplicité les réussites et les gamelles du quotidien. Il arrive à concilier activité physique et bons sentiments, et nous invite à ne pas prêter attention aux regards ou préjugés. Le message n’en est que plus percutant.
Côté dessin, le graphisme lorgne logiquement vers un style punchy. Le découpage reste mobile voire alerte. Le crayonné se travaille avec souplesse et vivacité, les cases s’animent sous le portemine. Le design ne manque pas de «musculature». Un soin particulier est apporté aux visages des personnages. Le dessin tramé classique, classieux et généreux accouche d’une belle mise en forme. L’imagerie respire l’énergie et le dynamisme, elle se hisse sur le podium.
Pensant réussir un joli coup d’esquive, Saotomo Love and Boxing m’a fait l’effet d’un bel uppercut pris en pleine poire lors de sa lecture. C’est simple, cette série est une pure comédie hit combo car l’idylle s’y déchaine façon furie spéciale !
Chronique de Vincent Lapalus.

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