Les poissons, eux, ne pleurent pas…

 Les poissons, eux, ne pleurent pas… c’est la dernière réalisation de Laurent Galandon pour les éditions Daniel Maghen, un récit bouleversant à mettre entre toutes les mains.

Cet album n’est pas une surprise quand on connaît l’engagement citoyen du scénariste et photographe, son talent pour souligner les dysfonctionnements de nos sociétés Les innocents coupables, L’appel, La tuerie, nos manquements vis à vis de l’écologie notamment avec le brillant Retour à Tomioka  auréolé il y a peu du Fauve jeunesse à Angoulême.

Le lauréat du prix jacques Lob en 2023 a démontré un savoir-faire pour créer des récits sourcés, documentés portés par des personnages habilement construits et touchants. Il anime toujours avec adresse des protagonistes en lutte, nous invitant à les suivre dans leur cheminement.

Avec ce roman graphique, le créateur de scénarios et d’images nous embarque en Afrique de l’Ouest, en Gambie, pour une fiction inspirée de patientes investigations qu’il a menées sur place. Il met en lumière les conséquences de la surpêche et les sacrifices consentis au nom de la rentabilité, et d’une course au profit effrénée. Il rappelle in fine que ce sont les habitants les plus vulnérables qui sont les premiers à souffrir de la situation tout en préservant l’espoir de jours meilleurs. Une fois encore il dénonce une prédation insupportable en générant empathie et colère.

Jean Denis Pendanx a puisé dans son expérience Africaine où il s’engagea dans l’humanitaire pour concevoir des images qui sentent bon l’observation et le carnet de dessins. Les illustrations résultent d’une technique qui associe crayon et aquarelle, une couleur directe qui nous en met plein les yeux.

Il enrichit l’album de scènes maritimes retentissantes et d’effets de lumière fascinants.

La présence en fin d’ouvrage de photographies et de croquis constitue une plus value fort intéressante.

Dans ce récit profondément humain, l’artiste dénonce un scandale majeur, nous met la rage à tous les coups avec une histoire sublimée par la prestation graphique de très haute volée de Jean Denis Pendanx.

Chronique de Stéphane Berducat.


©Éditions Daniel Maghen, 2025.

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