Absolute Wonder Woman

Il ne manquait plus qu’Absolute Wonder Woman à mon tableau de chasse pour chroniquer le tiercé gagnant des éditions Urban Comics. Kelly Thompson, Hayden Sherman et Jordie Bellaire animent le titre pouvant être considéré comme le meilleur de la collection.

Depuis l’aube des temps, les Amazones protègent l’humanité des invasions de titans monstrueux.

Les divinités de l’Olympe ont décidé de les punir pour crime contre les dieux, Apollon décrète que le mot Amazone est banni.

Il kidnappe la dernière née et confie le bébé à la sorcière Circé qui réside sur une île sauvage et infernale, la petite Diana apprendra la vie à la dure. Les idoles grecques ne ménagent pas leurs efforts afin de l’éliminer, mais l’enfant a un don naturel pour mater les créatures les plus féroces.

Circé éduque Diana dans les préceptes de la sorcellerie, de l’altruisme et du courage sans faille. Cette princesse est dotée de toutes les vertus d’une déesse. Elle possède la beauté, la grâce, la compassion et la sagesse. Le maniement des armes n’a aucun secret pour elle, la femme merveille est habitée par la fureur d’Arès et la puissance d’Hercule.

Même chassée du paradis, Diana reste Wonder Woman.

Le terrifiant Tétracide envahit Gateway City. Elle devra prouver sa valeur aux yeux du monde des hommes en terrassant ce terrible colosse.

Kelly Thompson galvanise la Reine des super-héroïnes. Elle recrée le mythe, revisite le concept de base en l’adaptant aux temps modernes. La scénariste rédige une version contemporaine, musclée et pêchue. Thompson remet les compteurs à zéro et s’intéresse à l’aspect humain, elle offre une vision onirique et fantaisiste de l’icône du comic-book. Sous son «lasso» narratif, la guerrière conserve sa nature farouche de même que son caractère offensif. L’autrice projette son personnage principal dans des situations inextricables. Le récit est riche, trépidant et captive l’attention du lecteur. L’espoir est au cœur de ce parcours initiatique, Kelly Thompson démontre une grande qualité rédactionnelle. Sous sa plume, Wonder Woman égale voire surpasse Batman et Superman.

Hayden Sherman opte pour une composition séduisante aux allures de gravure. Le dessin n’est ni tranché ni spécialement anguleux, il emploie un style particulier donnant la part belle à la féminité alliée à l’esquisse brute. Le trait arrondi se mêle à la hachure pour octroyer de la chair à l’iconographie. L’artiste n’hésite pas à s’attarder sur les détails, les protagonistes sont véritablement ancrés dans le décor. Le séquençage virevolte sur les planches et donne une dimension aérienne à l’ensemble, l’équilibre illustratif est juste parfait. Le noir subtil surine les lignes, l’encrage fin et précis offre un rendu qui gagne en intensité et personnalité à chaque page tournée. Jordie Bellaire filtre les images à la glaise digitale et aux tons mats numériques. Elle utilise une pigmentation argileuse, les ocres chauds oxydent le visuel. Les bruns rouges sont une magnifique représentation de la couleur de la lutte. La tonalité atmosphérique pénètre la lumière, le clair-obscur et les ombres d’un doux parfum sculptural.

Absolute Wonder Woman rugit comme le fer de lance de la gamme, cette mise à jour alternative mérite autant un succès critique que commercial. La vérité sera toujours triomphante car l’enfer est pavé de bonnes intentions !

Chronique de Vincent Lapalus.

© Urban Comics, 2025.

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