Avec « La meute », on reprend pied dans le sauvage, l’instinct animal. Un jeune loup va devoir quitter la meute après la mort de sa mère. Elle était la dominante, elle est tuée par un coup de fusil d’une autre espèce bien trop souvent animale : l’homme. Grégory Delaunay nous fait vivre la nouvelle vie de ce jeune. Et rien de moins évident. Car même si on nait loup, on n’est pas le plus fort une fois seul. C’est aussi une bande-dessinée sur les espèces sauvages et la nature en milieu montagnard au fil des saisons.
Cette bande dessinée des éditions Delachaux et Niestlé est une ode au vivant, à la nature. Les illustrations sont des trésors, presque des photographies prises sur le vif. Grégory Delaunay est un artiste autodidacte, naturaliste, observateur et on ressent tout son respect pour ce milieu naturel dans les pages de ce livre. L’auteur est « couteau suisse ». L’histoire pourrait paraître simple. Elle se révèle efficace, profonde. Et elle peut être mise entre beaucoup de mains, jeunes ou moins jeunes. Car finalement on y comprend aussi ce que l’homme inflige au monde sauvage. Et là, vous pouvez faire une petite passerelle vers un roman dans le même esprit : « Et vous passerez comme des vents fous » de Clara Arnaud. Vous quittez le territoire des meutes de loups pour pénétrer sur celui des ours des Pyrénées. Mais dans ces pages, comme dans la bande-dessinée de Grégory Delaunay vous vous frotterez à une sorte de tension, de pulsion presque. Des émotions qui permettent de nous remettre à notre place d’observateur respectueux.
Chronique de Mélanie Mercuzot.

© Delachaux et Niestlé, 2025.