MERVEILLEUX

Avec Merveilleux, Cookie Kalkair réussit la prouesse de concevoir une bande dessinée touchante et amusante sur une thématique glaçante, l’AVC et ses conséquences sur le patient et ses proches.

Dans cet opus généreux et attirant publié par Steinkis, il évoque sans tabou ses relations familiales singulières, avec son père d’abord principal intéressé et victime, sa demie sœur, sa belle mère, sa mère et son épouse.

Il montre comment l’adversité met en lumière les fragilités, réveille notre passé mais décuple les sentiments. Il nous prouve avec brio que face aux épreuves de la vie, l’humain peut se découvrir des ressources insoupçonnées, tenir le cap et se dépasser pourvu qu’il soit un minimum entouré et soutenu.

Il signe un récit autobiographique puissant, sensible, intimiste et lumineux, sincère, un livre humaniste qui met en lumière la résilience nécessaire pour continuer le chemin quoiqu’il advienne.

Après avoir abordé la parentalité, les tatouages, la sexualité et le polyamour ou encore les réseaux sociaux, il signe un hymne à la vie, une narration plaisante, dure parfois mais saupoudrée d’humour.

L’auteur tire le meilleur de son médium pour accoucher d’une BD revigorante. Son chapitrage chronologique permet d’appréhender l’accident et ses conséquences.

Grâce à sa couverture inventive, il donne la teneur du propos, envoie de fortes indications sur ce qui ne sera pas un livre inoffensif et niais.

Son découpage varié, pluriel est surprenant mais vivifiant et son dessin numérique élégant.

Il use de couleurs pétantes qui réveillent la rétine et dont l’alternance nous happe avec subtilité. Mention spéciale pour des cadrages qui nous baladent comme dans un dessin animé.

L’artiste, professionnel des arts graphiques est aussi à l’aise pour réaliser des covers d’albums, que des animations, fils et illustrations, il donne naissance à un ouvrage qui séduira un public large qui dépasse le cadre des amateurs de bande dessinée.

Dans ce livre résolument optimiste, Cookie Kalkair livre un message d’espoir percutant, une réalisation enthousiasmante qui interroge qu’on le veuille ou non notre rapport au père trop souvent minoré et pourtant essentiel.

Chronique de Stéphane Berducat.


© Steinkis éditions, 2025.

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