LA RÉVOLTE SANS PRÉCÉDENT

L’aventure commence par l’abandon du chien Fristouille par ses maîtres en route pour Center Parcs. Le cabot, un brin naïf, est persuadé que ses monstrueux propriétaires reviendront le chercher, il est recueilli par des animaux de la forêt. Ces derniers constituent la Meute (Comité d’Action Radicale pour la Libération Animale, je précise que je n’ai pas fait de fautes de frappes et qu’il s’agit bien du bon acronyme). Cette organisation est composée de :

Catherine la licorne, que tous soupçonnent d’être une fausse licorne, Jean-Louis, le renard, pas aussi rusé que le dit la légende, Michel, le bonobo, obsédé sexuel et Didier, le raton laveur, le chef sans réelle autorité et Sylviane le blaireau.

Ils se définissent eux-mêmes comme étant des éco-térroristes. Ces dangereux animaux ont l’intention d’anéantir l’humanité, accusée de détruire l’environnement, de maltraiter, de manger et torturer les animaux. Pour mettre leur plan à exécution, ils préparent depuis des mois « la révolte sans précédent » .

Le lecteur suit les pérégrinations de la meute dans sa rébellion. De plan, il n’y en a clairement pas. Les bestioles se prennent la tête pour des détails insignifiants, cherchent à contester l’autorité du chef. C’est du grand n’importe quoi. Malgré tout, ils mènent des opérations surprenantes, toutes vouées à l’échec : tentative maladroite de sauver les orques, coupure d’électricité pendant la coupe du monde de foot, sabotage d’ une exposition…

Ils rencontrent une jeune fille, une « wook », que les animaux décident, après d’âpres négociations de ne pas tuer (la tension est à son comble, lors de ce passage…)

Je ne divulguerai pas la fin (au suspense insoutenable, je l’avoue), mais, grâce à des alliés inattendus, la Meute sortira victorieuse, sans heureusement détruire le genre humain.

Des « guest stars » en prennent pour leur grade :Pascal Praud, Léa Salamé, Ciryl Hanouna , Benjamin Biolay, Vianney, Poutine…un vrai bonheur…

Le dessin humoristique, expressif de Sandrine Deloffre fait mouche: l’utilisation du classique gaufrier franco-belge permet une lecture fluide et agréable. La palette de couleurs claires, avec un fond souvent blanc est attrayante.

Les deux artistes s’en donnent à cœur joie, utilisant le comique de répétition, proche parfois de l’absurde, genre Monty Python. Les gags fusent à chaque case, avec beaucoup de jeux de mots …laids.

Ils enchaînent volontairement les clichés pour mieux les dénoncer. (désinformations, préjugés, facilités).

Derrière cet humour parfois potache, nous retrouvons les engagements chers à Guillaume Meurice, comme le véganisme, la lutte contre la maltraitance animale, la consommation à outrance, les violences policières, les abus des multinationales comme Total, les fake news, les préjugés et le racisme.

La première incursion dans la bande dessinée de Guillaume Meurice (humoriste et chroniqueur radio (Radio Nova) et de Sandrine Deloffre , connue notamment pour sa participation au web journal « matin ! Quel journal » (Instagram) avec sa série « Sandrine et Flibuste, enquêteurs animaliers ») est une franche réussite. La lecture de leur ouvrage édité par Dargaud vous procurera des moments de joie tout en stimulant astucieusement votre réflexion.

A ne surtout pas offrir à votre oncle raciste et complotiste, sauf si vous êtes très joueur !

Chronique de Gedeon Groidanmamaison

#humour#animals#EcoTerrorism


© Dargaud, 2024.

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