TITANS T2: Asia

Second opus de la série-concept Titans, paru chez Oxymore, Asia est une histoire de quête vengeresse estampillée fantasy antique !

Après les déboires d’Iris, héroïne spartiate du premier tome de Titans, mise en déroute par un Dieu et rendue à elle-même par sa détermination et le truchement d’un Titan, c’est la destinée d’Asia, princesse de Delphes, qui nous est contée par Gihef sur une idée originale de Jean-Luc Istin et Sébastien Grenier.

La belle, cette fois, n’est pas une guerrière qui se bat à la loyale mais une combattante expérimentée qui œuvre habituellement dans le secret pour débarrasser sa cité des ordures qui trainent dans ses bas-fonds. Rien de vraiment noble dans la démarche. En effet, un brin psychopathe sur les bords, la jolie princesse est animée de pulsions meurtrières et passe avec délectation ses nerfs aussi bien que ses lames sur les violeurs, agresseurs et autres salopards tordus qui lui tombent sous l’épée. Seul Liet, son précepteur, la connait réellement et l’aide à canaliser sa nature profonde…

Alors quand son père, par une erreur stratégique politique déclenche la fureur de Sparte, menée par Arès, dieu de la guerre, elle se sent d’abord dans son élément… mais on ne s’attaque pas à un Dieu de l’Olympe comme à la vermine de Delphes. La réalité lui éclate au visage et de chasseresse, elle devient proie puis victime d’Arès et de ses généraux. Delphes est dévastée, son roi tué et Asia laissée pour morte… Débute alors le cheminement vengeur qui la mènera, au hasard, à travers la Grèce jusqu’à croiser Anathé, maitre des subterfuges, Titan doté du pouvoir unique de changer d’apparences à sa guise.

Il n’est pas question de vous dévoiler les stratagèmes que la belle déterminée va murir pour parfaire sa vendetta ; je vous dirai simplement que Gihef est un conteur hors pair et que lorsque la soif de revanche est assez forte pour vous empêcher de mourir, même les Dieux, tout olympiens qu’ils soient, ont intérêt à numéroter leurs abattis !

Gianluca Gugliotta offre au lecteur un dessin fin, délicat malgré la rudesse de l’histoire et habille le scénario bien ficelé d’une forme d’élégance bienvenue. Le trait est réaliste, les décors extrêmement travaillés et les personnages détaillés et rendus vivants. Le choix des couleurs est signé, avec talent, Arif Prianto. La palette, plutôt foncée, s’accorde parfaitement avec l’histoire et crée les conditions idéales pour l’immersion du lecteur, bienvenu dans les guerres entre les cités du Péloponnèse antique !

Un second tome surprenant pour une série atypique qui dépoussière la mythologie antique et qui laisse à nouveau un goût de trop peu ! Il me tarde à présent de découvrir de quelle façon le destin d’une autre damoiselle se mêlera à nouveau à celui d’un Titan !

Chronique de Louna Angèle


© Éditions Oxymore, 2024.

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