CICATRICES 1

Le manga Cicatrices, écrit et illustré par Brandon Arias, est publié par Vega chez Éditions Dupuis
Kyonosuke est un adolescent marqué par une greffe de peau recouvrant une partie de son visage, laissant une cicatrice imposante qui attire les regards et les jugements. À l’école, il endure les moqueries et le harcèlement incessant de ses camarades, devenant un symbole de différence dans un monde peu tolérant. De son côté, Akira, une jeune fille trans fréquentant le même établissement, doit affronter un drame quotidien bien différent : la violence physique et psychologique de son père, qui refuse obstinément d’accepter son identité.
Leurs chemins se croisent, et une relation naît entre eux, empreinte d’espoir et de solidarité face à un environnement qui semble vouloir les briser. Leur amour devient une échappatoire, une tentative de reconstruire leurs vies loin des blessures que le passé continue d’infliger. Mais alors qu’ils rêvent de liberté, des questions plus profondes émergent : sont-ils réellement prêts à s’accepter eux-mêmes, avec leurs fragilités, leurs douleurs, et leurs doutes ? Et par extension, pourront-ils offrir cette même acceptation à l’autre ?
À travers cette histoire intense et poignante, Kyonosuke et Akira explorent les thèmes de la résilience, de l’amour, et de la quête d’identité dans un monde souvent cruel envers ceux qui ne rentrent pas dans ses normes.
Brandon Arias, auteur et dessinateur de mangas originaire du Chili, fait une entrée remarquée dans le monde de la bande dessinée avec Cicatrices, qui semble être sa toute première œuvre. Malgré son statut de débutant, il démontre un talent indéniable, offrant un récit qui, à mes yeux, apparaît déjà particulièrement abouti.
La construction narrative de Cicatrices se distingue par sa fluidité, rendant l’histoire captivante et immersive. Chaque événement s’enchaîne de manière naturelle, sans précipitation ni lourdeur, permettant au lecteur de se plonger pleinement dans l’univers créé par Arias.
De plus, l’attachement aux personnages est immédiat. Ils sont dépeints avec une humanité et une sensibilité rares, ce qui les rend profondément authentiques et touchants. Que ce soit à travers leurs luttes, leurs espoirs ou leurs failles, ils résonnent avec force, suscitant empathie et admiration.
Les illustrations, à la fois légères et subtiles, se distinguent par des contrastes marqués qui instaurent une atmosphère lourde et oppressante.
Avec Cicatrices, Brandon Arias montre une maîtrise surprenante pour une première œuvre, posant les bases d’un style prometteur et marquant. On ne peut qu’être impatient de voir où son talent le mènera à l’avenir.

Chronique de Camille Rappeneau.


© Vega, 2024.

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