Besoin d’une idée pour Noël ? Le rayon BD jeunesse regorge de titres tout public, qui plairont aussi aux adultes. L’enthousiasmante scénariste Audrey Alwett s’attache ainsi à inventer des histoires pour tous, avec une belle idée : réenchanter les territoires. Le jardin des fées, dessiné par la talentueuse Nora Moretti, répond totalement à l’objectif. Les autrices, qui réalisent la série Princesse Sara, ont acquis une sérieuse expérience, mise à profit dans cette saga, qui se déroule à la Belle Époque – aux éditions Drakoo. Dans les deux premiers tomes, elles nous ont fait découvrir les secrets du château de Crapeaudine et de son merveilleux jardin, peuplé de petites créatures féeriques, puis leurs ruches et leurs bergers. Le troisième opus, le trésor des reines , continue de nous émerveiller, nous plongeant dans un Paris mystérieux. Le fantastique dévoile des côtés plus sombres et une intrigue riche, accessible à partir de 10 ans. Au fait, le saviez-vous ? Les fées doivent butiner des fleurs pour produire leur miel et leurs venins… De quoi se régaler visuellement non seulement de superbes fées, mais aussi d’exquis détails floraux, de la sublime couverture à l’herbier conclusif !

Les fées ont de croustillants dialogues, enrichis de leur propre vocabulaire : mangeailler, lumignon, piapiater… Mais quand il s’agit de disputances avec la reine Marigold, la ruchée se disperse et se trouve fragilisée. Leur bergère, Lucie, va trouver conseil et enseignements auprès du cartographe, sur sa péniche. L’homme a acquis de solides connaissances sur le petit peuple… Mais il les distille au prix fort : il réclame que Lucie trouve le siège de la société secrète Abraxas, qui fait commerce de nos douces protégées… Or, Arlésia, la mère de Lucie, s’avère être une chasseuse de fées. Elle manigance pour retrouver le trésor des reines, aux côté d’Achille, cousin de Lucie. Lucie parviendra-t-elle à l’espionner et lui arracher des secrets ? Les fées seront-elles victimes, ou devront-elles faire usage de leur venin ?

L’enchantement graphique est double : aux costumes et décors des années 1900 s’ajoutent les habits, accessoires et particularités des fées. Les détails sont soignés, chapeaux, bijoux, cheveux, maquillage… Sans oublier les jeux de regard, entre candeur des unes et machiavélisme des autres. La transparence des ailes et la poussière des fées apportent de la luminosité dans des planches déjà finement colorées. Les extraits du journal d’Achille, en pages vieillies, ajoutent du charme à l’ensemble ; et les scènes d’action contribuent à donner du rythme à un scénario dont les fils s’entrelacent avec délice jusqu’à la dernière page… A suivre dans le tome suivant, « enchantées » !

Vous l’aurez compris, les deux autrices m’ont conquise, et je ne doute pas que ce récit fantastique et drôlement bien dessiné pourrait aussi vous séduire ! Alors, partants pour un peu de magie et d’aventures pour les fêtes ?

Chronique de Mélanie Huguet-Friedel.

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