DUKE Le nerf de la Guerre

Après l’original Void Rivals et le rock’n’roll Transformers, Joshua Williamson accompagné de Tom Reilly et Jordie Bellaire lance la phase 2 de l’Energon Universe en s’emparant de la licence G.I. Joe. La mission de Duke – Le nerf de la guerre aux éditions Urban Comics est de proposer un titre divertissant pour le moins musclé, Boo-Ya les gars !

Conrad Hauser, alias Duke, est un authentique marine. L’extraction impossible, le nettoyage à la sulfateuse ou l’éclatement en profondeur… il maîtrise le gaillard. Duke est de la race des vainqueurs, un fils à sa maman qui en a vu de dures. Il est un des meilleurs agents jamais produits par les États- Unis d’Amérique.

Malheureusement, sa dernière campagne s’est soldée par un échec. Son équipe et lui ont affronté une menace d’un genre nouveau. Un avion de chasse s’est transformé en un gigantesque robot et a balayé son unité comme une merde sur un pare brise.

Depuis l’incident, la vie de Duke a tourné en eau de boudin. Ses supérieurs le prennent pour un taré et il a été banni de l’armée. Pourtant, le colonel Hawk souhaite tout de même réintégrer son «Terminator».

Mais l’ex-soldat se met à fréquenter les cercles conspirationnistes et rencontre la docteure Adèle Burkhart. Elle l’oriente sur la piste d’un AllSpark, une source d’énergie venue des étoiles détournée à des fins militaires par M.A.R.S. Industries. L’entreprise est dirigée par le mystérieux Destro.

Ce combattant acculé brûle de rétablir la vérité et entreprend de restaurer son honneur. Il fera appel à d’anciens frères d’armes pour prendre d’assaut la multinationale tandis que d’autres seront recrutés afin de le traquer. Pas de pitié et pas de prisonniers, le rêve se change en cauchemar américain.

Joshua Williamson s’éclate comme un gosse avec cette reprise grâce à d’énormes shots de créatine et de testostérone. Bastons, explosions et destructions massives sont au programme. L’aventure démarre à fond les ballons, le récit s’engouffre dans l’action et la castagne à gogo. Les amateurs de comic-books, dessins animés ou films y trouveront leur compte. L’auteur en profite pour dynamiter les codes vintage du soi-disant patriotisme amerloque. L’intrigue mêle allègrement espionnage, complot, thriller, tension et science-fiction. Williamson multiplie les genres pour mieux les pousser dans leurs derniers retranchements, la naïveté en moins. Le héros principal est fort et courageux, le personnage féminin phare est séduisant et manipulateur alors que les méchants sont vicieux à la limite de l’infâme. Les protagonistes font avancer l’intrigue, Conrad Hauser et Anastasia Cisarovna en tête. La série ne manque ni de dialogues cinglants ou de rebondissements, Duke se dévore comme un blockbuster relié bruyant et tapageur.

Tom Reilly et Jodie Bellaire forment un duo de mercenaires graphiques inspirés, ils produisent une mise en page baraquée aux proportions épiques qui en met plein la vue. L’artiste pousse son crayonné à fond en employant un style simple et pompelup. Reilly possède un sens indéniable de la dynamique ainsi qu’un talent certain pour les expressions faciales et corporelles. L’illustrateur adopte un storytelling cinématographique. Les coupes sont franches, les changements d’images sont rapides. Les plans sont aussi mobiles que serrés et les chorégraphies sont élaborées. L’encrage s’applique de manière svelte pour favoriser la colorisation. Jordie Bellaire se lâche et carbure au napalm numérique, son jeu de lumière est chaud bouillonnant. À l’aide de son stylet, le rouge et l’orange ressortent sur les planches de manière incandescente. Bellaire pousse ses outils au maximum à grands renforts d’aplats de couleurs en jouant sur la masse et les contrastes, le visuel déchire grave.

Cette parution d’ Urban Comics est une lecture pop-corn qui ne manque pas de panache. Le volume jette les bases d’un pan inédit de l’Energon Universe qui sera à suivre dans Cobra Commander. Là où le côté obscur dégaine ses arguments à la kalach !

Chronique de Vincent Lapalus.


© Urban Comics, 2024.

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