Pax Elfica T1: L’auberge de l’épée

On peut le tourner comme on veut, un bon temps de JDR, ça détend sa p’tite bonne femme … un peu comme une bonne BD… alors imaginez le niveau de détente bienfaisante atteint avec la lecture d’une bande dessinée tirée d’un jeu de rôle !! Allez, parce que c’est vous, je vous aide : dégotez-vous  Pax Elfica, tome 1 : l’auberge de l’épée, vous m’en direz des nouvelles !

Les sieurs Cédric Mayen pour le scénario, Pietrantonio Bruno pour les dessins et Axel Gonzalbo pour la colorisation se sont attelés à une bien lourde charge : réussir à transposer l’univers d’une grande campagne médiévale-fantastique dans laquelle les joueurs interprètent des résistants à l’occupation militaire par des forces elfiques en une série bédéphile pour amateur de fantasy… Pari drôlement bien réussi !

Cédric Mayen s’est inspiré du monde crée par Claude Guéant en 2020 (et dont vous trouverez tous les détails sur le site des XII singes) pour donner corps à ses personnages et ses décors. Sans trop en dévoiler, préparez-vous à une immersion dans une société où, après avoir œuvrés au secours des humains en aidant à vaincre un Nécromant et ses armées de morts-vivants, les elfes libérateurs sont devenus oppresseurs en instaurant la fameuse paix elfique, interdisant toutes pratiques magiques en dehors des leurs. « Parfois le remède est pire que le mal » pouvons-nous lire en quatrième de couverture… Ici, le jeune Tano, semi-elfe, joue les Robin des Bois pour défier les autorités. La taverne de son père humain, Klaus, est son refuge. Il peut y compter sur la camaraderie de ceux qui s’y croisent ou y travaillent, issus de différents peuples et au passé parfois bien sombre… Lors d’une de ses incursions nocturnes en milieu hostile, Tano découvre une graine… et son pouvoir…

Je ne vous en dis pas plus mais sachez que l’album vous laissera aussi, plus loin dans le récit, sur un sacré cliffhanger ! À quand le tome suivant ???

Parue aux éditions du Lombard, cette bande dessinée au format classique, franco-belge, se lit d’une traite d’abord. Puis se relit tranquillement vignette par vignette, embarqué par une mise en page efficace, propice à une lecture limpide, et surtout pour profiter du combo dessins et couleurs. J’ai trouvé remarquable le travail sur les ambiances. Les couleurs des éclairages, à la bougie dans l’auberge, à la torche lorsque la compagnie de Tano progresse dans les souterrains de la ville de Brenhaven ou encore celles des couchers et levers de soleil participent largement à la réussite de ce premier opus. Encrées sur les dessins réalistes de Bruno, ce sont les peuples de ce monde fantastique et leurs émotions qui prennent vie. Les décors sont très travaillés, qu’il s’agisse des villages humains comme de la Sylve, zone de forêt elfique interdite… Il en est de même pour les tenues, les armures, les bijoux… et jusqu’au pelage des chevaux de trait !

Bref, ce premier tome plante le décor et les personnages, pose les fondements de plusieurs intrigues. J’embarquerai volontiers à nouveau dans l’imaginaire de ces trois artistes et je vous conseille forcément aussi de prendre un billet pour les contrées de Valseptente…

Chronique de Louna Angèle


©Le Lombard, 2024.

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