Oradour sur Glane 10 juin 1944, c’est un docu bd édité par Petit à Petit qui nous remémore efficacement un massacre cruel et froid, un acte barbare, inqualifiable. Il a eu lieu à un moment où l’espoir faisait son retour en France grâce au débarquement allié en Normandie.
Pour démarrer ce livre, des images puissantes et terrifiantes, une couverture signée Benjamin Blasco-Martinez volontairement trash et insoutenable qui nous met rapidement dans le propos puis une première page cataclysmique représentant des décombres fumants. Avec des visuels percutants auxquels il ne manque que les odeurs insupportables rapportés par les témoins, les auteurs restituent la désolation avant de nous expliquer en 13 chapitres, la tragédie et ses répercussions.
Philippe Tomblaine qui est également enseignant nous présente brillamment le contexte, les acteurs, le massacre et son organisation millimétrée. Il accorde une place de choix aux témoins directs de ce drame ce qui est tout à fait pertinent. Et puis, il évoque les suite de cet événement bouleversant de la seconde guerre mondiale, les conséquences et l’importance du maintien des ruines dans l’état pour les générations futures. Il a rédigé des textes éclairants, accessibles qui introduisent toujours une documentation choisie avec soin. Elle est composée de photographies, croquis, plans et documents variés qui facilitent la compréhension et ont toujours pour but de sensibiliser un large public.
Maria Riccio, Emmanuel Cerisier et Arnaud Jouffroy se succèdent pour illustrer des épisodes qui constituent toujours de belles invitations à la découverte. Ils apportent leur pierre à l’édifice pour mettre en lumière des thématiques précises.
Le dessin de Maria Riccio est brut mais élégant, il met l’accent sur la cruauté des soldats et leur détermination. Celui d’Emmanuel Cerisier souligne les expressions et les diverses émotions d’une population prise au piège. Les illustrations d’Arnaud Jouffroy inscrivent parfaitement ces actes binsoutenables dans la réalité avec un dessin photographique très détaillé qui ne ne manque pas d’allure.
Les couleurs de Mathilde d’Alençon apportent une cohérence subtile à l’ensemble. Elle génère des ambiances qui facilitent la lecture de l’ouvrage.
Oradour sur Glane 10 juin 1944, c’est un livre pédagogique, abordable, ludique et actuel, idéal pour transmettre les savoirs. Il résulte d’une démarche engagée pour le devoir de mémoire. C’est dans cette optique qu’ une somme prélevée de la vente des livres sera reversée pour la conservation du site, une initiative concrète que l’on ne peut que saluer.
Chronique de Stéphane Berducat.


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