VOID RIVALS

Sur le papier, le partenariat entre le label Skybond et Hasbro avait de quoi faire rêver mais il était néanmoins nécessaire de convaincre les septiques. On ressort de la lecture de Void Rivals par Robert Kirkman, Lorenzo De Felici et Matheus Lopes aux éditions Urban Comics avec des étoiles plein les yeux.

Un vaisseau se crashe sur un astéroïde, à son bord se trouve Darak qui a décollé de la planète Agorra. Son appareil est sérieusement endommagé sur une lune abandonnée à une période indéterminée. La situation est préoccupante voire anxiogène. Il n’est pas complètement isolé puisqu’il a un gant doué d’intelligence artificielle pour lui tenir compagnie.

Darak va rapidement s’apercevoir qu’il n’est pas le seul à s’être échoué sur l’astre car il traînait Solila dans son sillage, en provenance de Zertonia.

Nos deux pilotes sont issus de civilisations antagonistes depuis le conflit de l’anneau, la guerre dure depuis des millénaires. Une lutte acharnée les oppose pour prendre possession de l’ultime ressource du système solaire auquel ils appartiennent.

Les lois en vigueur interdisent de révéler son identité, montrer son visage ou de fricoter avec l’ennemi sous peine d’être condamné à mort.

Darak et Solila devront s’affranchir des règles, unir leur force pour construire un astronef de fortune afin de reprendre la «star way». L’agorrien et la Zertonienne seront obligés de voir au-delà des apparences car ils partagent plus de points communs qu’ils ne le pensent. Leur alliance prendra une tournure démentielle.

Avec Void Rivals, Robert Kirkman donne le coup d’envoi de l’Energon Universe en grande pompe. La célèbre licence lui met à disposition un coffre à jouets quasi inépuisable. Il en profite pour ajouter sa pièce à l’édifice avec ce space opera inédit, animé et grandiose. Ce lancement par le créateur de « The Walking Dead » et « Invincible » ravive la flamme sacrée de la créativité et de l’inventivité. Le bédéiste possède un indéniable talent de showrunner. L’aventure est aussi suave que captivante à la limite du suspense implacable. Le casting possède une véritable épaisseur, les relations entre les personnages priment et animent ce premier volume du début jusqu’à la fin. Les dialogues sonnent de façon très cinématographique. Kirkman s’entourera de la crème des auteurs du comic-book pour animer cette réinterprétation reliée en compagnie de Daniel Warren Johnson sur Transformers ainsi que Josh Williamson avec Duke et Cobra Commander. Comment qualifier la performance de Robert Kirkman ? Son travail est brillant.

Lorenzo De Felici et Matheus Lopes livrent une prestation graphique de haute volée. Le dessin est extraordinaire, le crayonné s’applique grâce à une ligne fine et fluide. De Felici peaufine chaque planche, on assiste à un chef-d’œuvre en termes de composition. L’artiste excelle dans le domaine de la posture, de l’expressivité. Il parvient à rendre captivantes visuellement des situations anodines. Les décors sont exécutés avec soin jusque dans les moindres détails. Le séquençage se veut aérien, multi-agencé pour faciliter une immersion totale du lecteur. L’encrage s’applique de manière ample. Matheus Lopes parachève l’ensemble d’une colorisation en apesanteur. L’éclairage est judicieux, il ne manque ni d’assurance et de maîtrise dans l’utilisation de pigmentations chatoyantes. L’image pète la classe au niveau de l’ambiance et du dynamisme. Lorenzo De Felici et Matheus Lopes se surpassent dans l’art de l’échappée illustrative.

Une news de toute première fraîcheur vient de tomber, le scénariste aurait également récupéré les droits du célèbre Universal Monsters. Désormais, le petit monde de la bande dessinée américaine peut commencer à trembler car Robert Kirkman est bien parti pour faire de l’ombre aux titans que sont Marvel et DC Comics. Tout ce que touche ce créateur se transforme en or !

Chronique de Vincent Lapalus.

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©Urban Comics, 2024.

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