Murmures des sous-bois

Murmures des sous-bois de Kengo Kurimoto, c’est la dernière perle éditée par Rue de Sèvres. C’est un objet hybride entre album et bd, un livre au format à l’italienne dans lequel on pénètre grâce à une couverture soignée, une introduction habile, mystérieuse qui au bout du compte tient toutes ses promesses et s’avère à la fois subtile et efficace. Elle est traduite en français par Fanny Soubiran mais on se moque bien de la langue ou de la couleur des personnages car il s’agit ici d’une excursion à la fois intimiste et universelle.

C’est un récit chapitré qui se dévoile au fil des pages, une magnifique invitation à la contemplation dans laquelle les mots sont rares et les images omniprésentes.

L’auteur nous offre une pause ludique, savoureuse et délicieuse. Il nous transporte hors du temps au contact de protagonistes terriblement touchants.

Son créateur, un artiste polymorphe nous propose d’accompagner Poppy, une fillette attachante, dans ses ballades avec son chien Pepper. Elle vit seule, avec une mère très affectée par le décès de sa génitrice. Sans doute en dépression, la maman n’est pas disponible ce qui inquiète la fillette.

Au hasard d’une promenade, entraînée par la fuite de son animal, l’adolescente se retrouve face à un portail verrouillé. Elle découvre derrière cet accès interdit, un univers qu’elle ne soupçonnait pas, le terrain de jeu de Rob, un observateur passionné par la faune et la flore, un garçon sympathique qui deviendra assez vite son ami. On la suit dans sa découverte des nombreux habitants de la forêt, bêtes à poils et à plumes, arbres et végétaux que l’auteur exécute avec brio.

Il y a de la naïveté dans ce titre, une apparente simplicité de par sa forme, son découpage et son dessin, une volonté évidente de plaire aux plus petits mais également une beauté troublante liée à une technique affûtée.

On y aborde des thèmes plus ambitieux comme la reconnexion à la nature et la résilience.

Murmures des sous-bois est une lecture pour toute la famille, les enfants y verront une promenade enchanteresse et les adultes, une douceur réconfortante, une aventure optimiste, séduisante, rafraîchissante qui fait clairement du bien.

Chronique de Stéphane Berducat

©Rue de Sèvres, 2024.

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