Passer à l’Ouest

Elle, petit sourire énigmatique en désignant le dernier opus de Julien Solé : « Faut que tu lises ça ! »

Lui, scepticisme ancré dans le sourcil circonflexe et moue dubitative (qui filent envie, suivant l’humeur, de lui coller des baffes ou de le plonger dans la luxure…) : « Va falloir me convaincre… »

Bataille de regards, avalanche d’arguments tous plus fantastiquement efficaces les uns que les autres… Il se retrouve donc très convaincu ! Toi aussi, sympathique bédéphile de passage dans mes lignes, tu devrais normalement être subjugué par autant de verve et d’à-propos ;))) et courir, à la l’issue de cette saine lecture, te procurer Passer à l’ouest et jeter un œil tant que tu y seras à tout Julien Solé !

Parce que ça fait du bien de déconnecter avec une lecture légère (mais qui cale quand même, mine de rien, deux trois vérités sur le monde d’aujourd’hui…) ; périple familial d’une tribu parisienne vers le Grand Ouest avec tout ce que ça comporte de doutes, de découvertes et de bonheurs… Happy end garanti ;)))

Parce que Julien/CdM Solé, ça se lit tout seul (je vous épargne la bibliographie complète mais de Cosmik Roger avec Mo/CdM chez Fluide Glacial à la Bureautique des sentiments en duo avec Jorge Bernstein, en passant par Zéropédia scénarisé par Fabcaro ou Sœur Marie Thérese avec Maëster, il y a moyen de passer de très chouettes heures de lecture en sa compagnie…)

Parce que le vaudou breton est redoutable, on ne dira jamais assez le pouvoir du kouign amann, des voueurs et de Saint Tudy… et qu’il se passe des « choses » dans les Monts D’arrée… (prière de lire cette phrase à voix basse avec l’air de quelqu’un qui en sait long… !). Notez bien de ne pas faire les cons pendant la lecture avec des paroles anti-armoricaines, ce serait ballot de finir ficelé au sommet du Menez Hom, à poil, enduit de beurre salé…

Parce que la préface d’ Arnaud Le Gouëfflec est savoureuse ; on ne dira jamais assez l’évident tropisme pour Brest et sa banlieue !!

Parce que dans ce petit format, couverture rigide, le coup de crayon est foutrement efficace pour faire passer les ressentis et composer des vignettes en noir et blanc qui regorgent de clins d’œil et de détails ; la mise en page foisonne, les cases sont petites, c’est dense et pourtant on ne se perd pas ; les textes sont super drôles (enfin c’est mon humour hein, je ne garantis pas que ce soit le tien… à moins évidemment que tu sois, toi aussi, une personne de qualité !)

Parce que chez LOCUS SOLUS Edition, ils ont eu l’idée de regrouper des histoires courtes (dessinées pour la Revue Casiers pour Brest en Bulle), avec des nouveautés écrites et dessinées rien que pour nous:))). Résultat : un one shot de quarante sept planches que j’aurais bien vu décliné encore davantage… Si quelqu’un veut bien se dévouer et se cogner un aller-retour à Brest pour souffler l’idée à l’auteur…

Parce qu’enfin, c’est « un cri d’amour à Brest et aux brestois » (c’est l’auteur qui le dit !) lancé avec beaucoup d’humour par la famille Solé au complet ! Quitter la Capitale pour le bout du bout du Finistère était une sacrée aventure familiale ! En faire une BD, un joli défi relevé haut la main avec un second degré de bon aloi et qui m’a filé, à moi aussi, la celtitude en bandoulière, l’envie de Passer à l’ouest !

PS : Lennit ac’hanon ar vandennad man-taourc’h-man !

Ar breizh bizou, a-veskell

Chronique de Louna Angèle.

© Locus Solus Edition, 2023.

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