Kaioh Dante est une création du scénariste Fukuro Izumi et de l’illustrateur Ryouji Minagawa pour Vega-Dupuis.

C’est un manga moderne, empreint de nostalgie, qui promet de délicieuses aventures.

Ryouji Minagawa est un artiste expérimenté comme en témoigne la qualité de ses planches. Les tonalités de ses contrastes noir et blanc, la précision dans les mouvements des personnages et le détail de ses décors sont grandioses.

Il commence au début des années 1990 avec la série Spriggan, un shonen avec un style particulier ayant droit à une seconde jeunesse avec une adaptation Netflix sortie récemment. Il poursuit avec l’excellent Project Arms, récompensé en 1999 par le prix Shogakukan dans la catégorie shonen. Il participe à différents projets et se lance peu après dans le manga Peacemaker, un titre qui connaît un succès mondial.

Son nouveau manga, Kaioh Dante, nous laisse présager de bons moments.

Cercle Arctique, 1765, c’est sous une neige intense et devant un navire complètement coincé par la glace que débute l’aventure. Les Anglais attendent, impuissants, les vivres s’amenuisent, le moral est bas. Surgit alors de nulle part un jeune homme en combinaison polaire qui marche tranquillement sur la banquise.

Voici le protagoniste de l’histoire, Dante, un jeune garçon mystérieux, très au fait des méthodes de survie en milieu polaire. Après une petite discussion, il apprend que les marins ont pour objectif de planter leur drapeau au pôle Nord. Dante et les navigateurs Anglais vont donc faire équipe pour atteindre leur but commun.

Rapidement, Dante se montre étonnamment cultivé et indispensable à la survivance de l’équipage. Le mystère de ses connaissances s’évapore vite lorsqu’il présente son livre « Élémentaire », une sorte de grimoire magique vivant permettant de tout comprendre sur Terre. Même s’il ne comprend pas totalement son fonctionnement, il n’hésite jamais à le consulter pour atteindre ses objectifs.

Un peu plus tard, alors que les marins commettent une grossière erreur, il intervient en se servant d’une amulette magique aux pouvoirs extraordinaires. Cette fois-ci, l’objet lui permet d’invoquer un démon et de détruire un iceberg afin de les sauver. On se rend vite compte qu’à chaque utilisation, le talisman prend une rétribution douloureuse, donc c’est une arme à double tranchant.

Leur avancée est stoppée net quelques kilomètres plus loin par un superbe bateau à pied, dirigé par Napolio, un jeune garçon qui connaît Dante mais qui est lui, avec les Français. Il possède également un mystérieux grimoire avec différents pouvoirs. De leur rivalité débute une aventure magnifique.

Le dessin est propre, net et inspiré. L’immensité du paysage est bien visible, les personnages sont charismatiques et intrigants, c’est un excellent premier tome. La rivalité historique entre la France et l’Angleterre se fait sentir,

Il y a, dans les personnages, dans les situations, dans les véhicules et dans les décors, des inspirations à la Jules Verne. On sent, on espère, une épopée sur tous les continents, sous terre et dans les airs.

C’est beau, c’est prenant, c’est même haletant, j’ai adoré, j’attends la suite avec impatience.

Chronique de Camille Rappeneau

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