Les trois mousquetaires T1: D’artagnan dans la place

Si vous voulez vous taper une bonne tranche de rigolade tout en revisitant un classique la saga  Les 3 mousquetaires  de Gilles Rochier et Fabrice Erre est clairement la BD qu’il vous faut.

Elle est parue chez Casterman en même temps que le film de Martin Bourboulon avec Vincent Cassel, Romain Duris et un shônen ce qui n’est évidemment pas un hasard mais le fruit d’une stratégie markéting sans équivoque. Comment en vouloir aux bédéistes d’avoir voulu surfer sur la vague d’autant que cette version n’a rien de déjà-vu. On y perçoit il faut l’admettre de l’originalité, de l’esprit et pas mal de finesse.

C’est une lecture légère, désopilante, truffée de références à la pop culture que l’auteur glisse avec subtilité dans des épisodes qui mettent en lumière l’écrivain de ce récit culte, Alexandre Dumas, mais également ses acteurs principaux que vous ne verrez forcément plus comme avant. D’Artagnan n’est pas le couteau le plus affûté du tiroir, Porthos est un ignare, Aramis est un philosophe qui s’ignore et Athos une fine lame. Les ennemis de la confrérie sont également au rendez-vous, Richelieu est une fée du logis et Milady une coquette redoutable qui ne plaisante pas avec le consentement.

On y retrouve des allusions multiples, au cinéma, à la littérature, à la culture urbaine, au rap et même à la politique. Les auteurs usent de leur talent pour nous faire marrer et ça fonctionne assez bien.

N’espérez pas y trouver une leçon d’histoire mais plutôt la farce idéale pour passer un bon moment.

L’humour est omniprésent et la parodie hilarante. Les textes et les dialogues dévoilent un Gilles Rochier très inspiré.

Côté dessin Fabrice Erre qui officie en qualité de prof d’histoire et nous régale avec son blog  Une année au lycée  excelle pour mettre en cases des gags millimétrés. Il dote ses protagonistes d’attitudes décapantes et forcément exagérées qui dévoilent néanmoins une fine observation de ses jeunes contemporains dont il maîtrise assurément la gestuelle et le dialecte. Ses illustrations un peu rondes, spontanées et caricaturales sont hyper efficaces. Elles offrent un rendu dynamique et se combinent astucieusement avec les couleurs pétantes de Sandrine Greff.

Avec ce premier volet de la série intitulé D’artagnan dans la place les auteurs parviennent à produire une bd franco-belge qui constitue un délicieux amuse-bouche. Ils nous laissent sur une bonne impression et nous donnent très envie de découvrir la suite d’un divertissement familial bien conçu.

Chronique de Stéphane Berducat.

© Casterman, 2023.

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