Irena T2/4

Irena est une pépite éditée par Glénat. Prévue en 4 volumes, cette série dès lors incontournable mérite le détour, il ne faut passer à côté sous aucun prétexte.

Les scénaristes Séverine Trefouel et Jean-David Morvan racontent le combat humaniste d’une femme remarquable et méconnue entre 1940 et 1983. Ils ont eu la brillante idée d’associer leur récit sans concessions avec le dessin sublime et judicieusement enfantin de David Evrard.

L’ alchimie fonctionne efficacement, elle prend le lecteur aux tripes. Elle permet de ne rien occulter sans choquer, de faire ressortir l’émotion, de s’adresser à un large public et de rendre hommage à une grande dame trop rapidement oubliée.

Depuis une exposition consacrée aux photographies des ghettos organisée au Mémorial de la Shoah, Jean-David Morvan avait très envie de travailler sur la thématique. Alors quand il tombe sur la publication Facebook d’un de ses amis consacrée à Irena, c’est une évidence. Il invite alors sa collègue Séverine Trefouel à lui emboîter le pas ce qu’elle fait rapidement.

Ensemble, ils se sont partagés le travail, elle est partie à la recherche de documentation et il a imaginé une histoire refictionnée captivante.

Dans le premier volume, les auteurs décrivent le contexte, présentent le personnage et nous expliquent comment Irena a décidé de sauver les enfants juifs. Le second opus intitulé Les justes est davantage consacré à ses activités et démontre sa détermination.

Ils signent une histoire de résistance sans pistolets, nous remémorent Irena Sendlerowa, une polonaise mentalement très structurée, membre du département d’aide sociale qui est parvenue à force de courage à sortir du ghetto de Varsovie où ils étaient condamnés 2500 enfants juifs.

Pour raconter son quotidien dur et agité, les auteurs ont utilisé un découpage varié et la narration BD au maximum de son potentiel. Ils font preuve de subtilité, d’ingéniosité et le résultat est à la hauteur.

David Evrard nous charme avec un dessin peu réaliste qui permet de tout dire tout en faisant ressortir les sentiments. Il apporte également une bonne dose de poésie. Quant aux couleurs de Walter, elles sont étonnantes et réussies complètement cohérentes avec les clichés du photographe d’Hitler Hugo Jaeger et des pellicules AGFA de jadis.

Le troisième épisode sera disponible au mois de janvier. Je vous invite dès maintenant à vous procurer les deux tomes édités de cette série déjà culte. Je vous promets un divertissement à la fois poignant et instructif.

Bonne lecture.